dialogue national banniere 10 13

L'opposition n'a rien à espérer d'une reprise du dialogue national, prévue le 23 octobre, où elle se fera de nouveau mener en bateau par Ennahdha. Elle doit se ranger du côté du peuple tunisien et crier haut et fort «Game Over»!

Par Moez Ben Salem

Lorsqu'un certain 23 octobre 2011, les Tunisiens se sont dirigés vers les urnes, ils pensaient élire les membres d'une Assemblée nationale constituante (ANC) pour rédiger une nouvelle constitution dans un délai d'une année. Ils pensaient également que le président provisoire de la république et le chef du gouvernement provisoire seraient désignés pour gérer les affaires courantes du pays, le temps que les élus de l'ANC terminent leur travail.

Deux ans de gouvernance catastrophique

Malheureusement, les choses se sont déroulées autrement; ce qui était censé être provisoire était devenu durable et, l'incompétence et la mauvaise foi aidant, notre pays s'est retrouvé plongé dans un gouffre dont il est difficile de sonder les profondeurs.

En effet, en deux ans de gouvernance catastrophique, la Tunisie se trouve dans une crise économique sans précédent, avec une inflation galopante, un taux de chômage à son apogée, un pouvoir d'achat qui décline dangereusement et une monnaie, le dinar, qui dégringole de façon continuelle.

manif opposition 9 19

Face aux protestations des Tunisiens, le gouvernement observe un autisme inquiétant.

Sur le plan sanitaire, la situation n'est guère reluisante avec la réapparition de certaines épidémies et fléaux que nous pensions être éradiqués. Qui aurait pu penser un jour que des affections parasitaires comme la gale, la teigne ou les poux allaient devenir des motifs courants de consultation médicale!

Mais c'est la situation sécuritaire du pays qui devient la source de préoccupation la plus importante pour les Tunisiens. En effet, du fait d'un laxisme grave (pour ne pas dire connivence) vis-à-vis des groupes jihadistes violents, les assassinats politiques se multiplient et les attaquent sanglantes contre les agents de police, de la garde nationale et les soldats deviennent quasi-quotidiens.

Devant cette situation explosive, un quartette composé de l'UGTT (centrale syndicale), l'UTICA (centrale patronale), la Ligue tunisienne des droits de l'homme (LTDH) et le Conseil de l'Ordre des avocats, tente de prendre les choses en main et d'amener le parti islamique au pouvoir et les partis de l'opposition à un dialogue national afin d'appliquer une feuille de route destinée à sortir le pays de la crise et dont la condition première est la démission du gouvernement en poste et la désignation d'un nouveau gouvernement formé de technocrates.

L'autisme dangereux du gouvernement Ennahdha

Mais le chef du gouvernement actuel, affalé sur les décombres d'une légitimité ruinée, fait la sourde oreille. Hâbleur, grandiloquent et creux, il s'enfonce dans un autisme dangereux pour le pays. Le parti islamiste dont il est issu, fait semblant d'accepter de participer au dialogue mais se lance dans des tergiversations, des atermoiements, des dérobades, des volte-face dont il a le secret et ce dans le but d'amortir la colère du peuple tunisien et de faire perdre un temps précieux à ses adversaires politiques, afin d'assurer le noyautage de l'administration tunisienne, qui lui permettrait d'organiser des élections gagnées d'avance «à la Ben Ali»!

game over 10 2

L'opposition devrait se ranger du côté du peuple tunisien et crier haut et fort «Game Over»!

Mais le peuple tunisien en a vraiment ras-le-bol, sa patience est à bout et a l'intention de sortir à nouveau, massivement dans la rue, pour faire dégager les usurpateurs de la légitimité.

L'opposition devra faire le bon choix: elle doit comprendre qu'elle n'a rien à espérer d'une reprise du dialogue national prévue le 23 octobre 2013 et qui va les faire mener en bateau par Ennahdha, mais qu'elle devrait se ranger du côté du peuple tunisien et crier haut et fort «Game Over»!