Quand on examine la pratique religieuse chez les adeptes du wahhabisme, on y décèle des survivances du chiisme. Les wahhabites en sont-ils conscients? Les Tunisiens, nouvellement convertis au wahhabisme, le savent-ils?
Par Rachid Barnat
Lors de ses déplacements en Irak, le jeune Mohamed Abdelwahab a du être impressionné par les chiites et par certaines de leur pratiques «spectaculaires» et ostentatoires, marque de leur foi «profonde», pour leur emprunter certaines idées et certaines de leurs pratiques.
Quand il a commencé à «élaborer» sa nouvelle doctrine, son père, imam de son état, lui avait interdit de telles élucubrations qu'il jugeait dangereuses et hérétiques. Son frère en fera de même. Ce n'est qu'après leur mort qu'il reprendra ses élucubrations... qui s'avéreront dangereuses pour l'islam!
1- Le wahhabisme et la femme :
Si la condition de la femme chez les chiites est ce qu'elle est, c'est-à-dire exécrable, elle le doit à l'imam Ali, gendre du prophète Mohamed dont les discours sont considérés aussi sacrés que les hadiths du prophète ou le Coran lui-même, étant considéré comme un «guide infaillible» («ma'sûm»), qui ne peut se tromper !
Que dit Ali des femmes ?
- Il les considère comme étant la source du mal absolu.
- Il met en garde les hommes contre les femmes et leur pouvoir de nuisance.
- Il demande aux hommes de se méfier même de la plus pieuse d'entre elles.
- Il recommande aux hommes de ne rien leur accorder, même pas le meilleur, pour les dégoûter du pire.
- Il interdit aux hommes de les consulter ou de les écouter.
- Il déconseille toute obéissance aux femmes, car elles sont à l'origine de toutes les catastrophes que les hommes ont connues.
- Même si les recommandations qu'elles pourraient faire aux hommes semblent bonnes, ils ne faut pas leur donner le loisir de croire qu'elles aient eu une quelconque influence; pour qu'elles ne croient pas que les hommes leur obéissent !
Ce qui explique tous les interdits que décréteront pour les femmes l'imam Abdewahab et tous ceux qui le suivront, en multipliant les «haram» (interdits) à leur encontre... comme le font les imams chiites avec les femmes. D'où leurs conditions sociales inhumaines parmi ces peuples !
Il y aura même une surenchère quand au corps de la femme pour savoir quelles en sont les parties honteuses («awra»). Pour certains, c'est simple: ce corps est entièrement honteux («awra»), et comme tel, il doit être caché sous les voiles et les burqa sous peine de péché («haram»)!
Mohamed Abdelwahab (à gauche): les Tunisiens doivent-ils vivre selon les préceptes de cet illuminé?
2- Le wahhabisme et le sceau de la religiosité:
Certains chiites prient en posant leur front sur un petit disque plat d'environ 6 à 8 cm de diamètre d'argile propre, qu'on appelle un «mohr», car ils refusent de poser le front sur des fibres animales ou synthétiques lors de la prière puisqu'il est écrit de poser le front sur la terre d'Allah pendant la prière. Certains «mohrs» sont faits de la terre de la Mecque ou de celle de Kerbala.
Cette pratique va engendrer par traumatisme successif du front une marque indélébile sur la peau qui naturellement sera plus foncée par la pigmentation cicatricielle.
Cette marque au front sera synonyme d'une «vie pieuse» faite de prières, et devient le sceau de la «bonne» foi.
Ce que les wahhabites adopteront et c'est à celui qui-mieux-mieux aura la marque la plus forte et la plus large.
Les Tunisiens nouvellement convertis au wahhabisme le savent-ils? J'en doute, car c'est du mimétisme sans réflexion, pour ne pas dire de l'imbécillité sociale. Car beaucoup ne savent même plus que leurs parents et leurs ancêtres étaient malékites.
Or cette marque au front, consécutive aux prosternations front conte le sol, n'apparaît qu'avec le temps. Certains sont tentés de provoquer délibérément sur leur front cette marque de «ferveur», pour se donner un nouveau statut social de «pieux»; mais leur acte relève de l'hypocrisie et du mensonge. Ce qu'on voit fleurir aux fronts de beaucoup de Tunisiens du jour au lendemain depuis l'arrivée au pouvoir des «Frères musulmans nahdhaouis»!
3- L'ostentation de la foi :
Ce qui frappe chez les chiites c'est la «foi-spectacle» et le zèle qu'ils mettent pour revivre le deuil de leurs martyres Al-Hassan et Al-Hussein, en mêlant leurs larmes à leurs voix larmoyantes dans une hystérie collective, comme s'ils venaient de les perdre la veille.
Leurs processions et l'auto flagellation dont ils font preuve jusqu'au sang, voire des automutilations, lors de la «Achoura» (fête des morts), ont du impressionner le jeune imam Abdelwahab qui y voyait l'expression d'une foi profonde, pour qu'il instaure lui aussi des rituels ostentatoires du «bon musulman».
Ce qui choque les malékite pour lesquels toute ostentation de la foi est interdite, parce qu'elle est synonyme d'hypocrisie.
4- Le wahhabisme et le jihad armé :
Le destin tragique de Hussein secoue une partie de la conscience musulmane et provoque une détermination à combattre jusqu'au bout pour un idéal de pouvoir juste et respectueux des principes fondamentaux de l'islam.
Le martyre devient un symbole de la lutte contre l'injustice, selon le credo chiite.
Le cœur du chiisme est dans ce massacre. Ce qui donnera naissance au jihadisme armé pour rétablir la justice divine.
Voilà deux notions qu'adopteront les wahhabites, que sont le martyre et le jihad armé. En connaissent-ils seulement l'origine?
Or ce wahhabisme empreint de chiisme, convient parfaitement à Farid el Kheriji alias Rached Ghannouchi! (en arabe: خوارج «Khawarij», littéralement «ceux qui sont sortis»; singulier, «Khariji»; nom traduisant le schisme auquel sa famille adhère, circonscrit dans certaines régions du sud de la Tunisie après le départ des Fatimides).
Cela explique-t-il que la TV nationale tunisienne et les hommes d'Ennahdha invitent aussi des Iraniens et des imams chiites en Tunisie?
Le drame des Tunisiens, c'est qu'ils sont nombreux à tout ignorer du malékisme qui fonde leurs traditions religieuses depuis des siècles. Ils finissent par tout confondre et de tout mêler en toute bonne foi, croyant ce qu'on leur dit de faire pour être de «bons musulmans»!
Tombant sous le charisme des illuminés et des fous d'Allah de tout bords, ils adoptent sans discernement le wahhabisme que leur ancêtre avaient rejeté en leur temps.
Abandonnés par des imams «zeitouniens», eux-mêmes fascinés par la vague déferlante wahhabite, ce qui dénote chez eux ou une absence de culture ou pire une absence de foi dans le malékisme de leurs maîtres.
A moins que ce ne soit une «tolérance» de leur part ou une «conversion» opportuniste de complaisance vis-à-vis des autorités en place dominées par les prosélytes wahhabites, avec à leur tête Noureddine El Khademi, ministre du culte, formé lui-même dans les universités saoudiennes et abreuvé à la source du wahhabisme grâce à une bourse d'étude des Ibn Saoud !
Leurs prédécesseurs doivent se retourner dans leur tombes de n'avoir pas résisté comme ils le firent en leur temps quand Mohamed Abdelwahab tentait d'importer son obédience à la Tunisie Beylicale Husseinide.