La mort de Kamel Gadhgadhi, l'assassin présumé de Chokri Belaïd et Mohamed Brahmi, arrange bien des choses pour Lotfi Ben Jeddou, le ministère de l'Intérieur et le parti Ennahdha, que ces deux assassinats politiques gênent au plus haut point.
Par Rachid Barnat
Le dossier de Chokri Belaid est «clôturé» un an après son assassinat! En effet, avec la mort de l'assassin «présumé» de Chokri Belaid, Lotfi Ben Jeddou aura fini son «travail», raison entre autres pour laquelle Ghannouchi a tenu à le maintenir dans ses fonctions à la tête d'un ministère responsable de nombreuses exactions commises par Ennahdha, qui a infiltré ce ministère par ses hommes.
Beaucoup de Tunisiens s'étonnent qu'aucun «salafiste jihadiste» n'ait été pris vivant. A-t-on délibérément cherché à réduire au silence les exécutants pour qu'ils ne livrent pas les noms du ou des commanditaires du crime, que les Tunisiens et la famille de Chokri suspectent être très «hauts placés» dans le parti Ennahdha?!
Avec la mort de Kamel Gadhgadhi, l'assassin présumé de Chokri Belaid et de Mohamed Brahmi, Lotfi Ben Jeddou d'une balle il fait trois coups :
- il ferme un dossier qui cause des insomnies à Ghannouchi et jette le discrédit sur ses hommes;
- tout en «offrant» à la famille Belaid, à l'occasion de la commémoration de l'assassinat de son fils Chokri, comme un cadeau: l'assassin de leur enfant;
- et «calmer» la famille Brahmi.
Triste et macabre mise en scène digne d'un régime soviétique!!
Dommage qu'une telle tâche honteuse vienne ternir l'image du gouvernement de Mehdi Jomaa, qui jouissait depuis sa prise de fonction, lui et les ministres de son gouvernement, d'un préjugé favorable quasi unanime !!
Certes ces criminels étaient dangereux mais les services spéciaux ont des moyens de neutraliser ce genre de personne.
Si les criminels s'étaient fait eux-mêmes «sauter» avec leurs explosifs, on aurait pu admettre leur mort; mais c'est la police qui les a «descendus»; et l'on se pose vraiment la question de la nécessité d'une telle action. Quand on sait que les morts ne parlent plus...
Personne ne pourra empêcher les Tunisiens de se demander si l'on n'a pas voulu faire taire ces criminels qui se promenaient impunément depuis des mois, avec la bénédiction de Ali Larayedh en tant que ministre de l'Intérieur; puis en tant que Premier ministre!
Lotfi Ben Jeddou nous avait habitués à ses conférences de presse après chacun de ses «exploits»; comment se fait-il qu'il ne s'en soit pas prévalu de ce dernier, laissant la tâche à des cadres du ministère? Craignait-il les questions «dérangeantes» que n'auraient pas manqué de poser des journalistes «curieux», professionnels et émancipés du pouvoir?
Mehdi Jomaa décidera-t-il de se défaire de Lotfi Ben Jeddou? Va-t-il laisser sa crédibilité et celle de tout son gouvernement entâchée par la présence de ce personnage qui, de toute évidence, lui a été imposé par Ennahdha? Sa popularité actuelle lui donne le pouvoir de se défaire de ce ministre, les Tunisiens le soutiendront et lui en sauront gré.
Car ce ministre est, à l'évidence, «chargé» par Ennahdha de «veiller» à ses intérêts et de la préserver de toutes enquêtes et poursuites qui pourraient incriminer ses hommes et DÉMONTRER au monde entier la réalité de ce parti: UN PARTI VIOLENT!