L'auteure, membre du bureau régional Nida Tounes à Sousse, s'inquiète des dérives des opportunistes qui mettent leur grappin sur le parti à l'approche des élections.
Par Hedia Yakhlef *
A l'approche des élections, le landerneau politique s'affole et s'agite comme un essaim de mouches autour de quelques vieux rogatons; chacun y va de sa candidature sans autre objectif que de voir son nom figurer sur la liste des heureux élus en quête d'un siège à ce qu'ils pensent être une copie de cette Assemblée nationale constituante (ANC) qui nous a fait baver trois ans durant par trop de ridicule et de turpitudes.
Du premier nain ou du dernier arriviste
Qui par puissance financière, qui par entregent et qui par bas micmacs, tous s'y voient déjà de plain pied dans la cour des «grands», la cour des «miracles», à assurer leurs intérêts, à garantir leur position de notables et à se placer au cœur du système. Ils ont vu tellement de charlots légiférer, rédiger lois et constitution que la tâche leur semble à la portée du premier nain ou du dernier arriviste.
Vas-y alors que je te pousse, vas-y que je t'écrase les orteils, que je te passe sur le corps... Quid des principes, quid des valeurs, quid de l'éthique, quid des orientations et des projets!!! Qu'importe, tant qu'on a de l'ambition et qu'on manie bien les coudes et les leviers !!!
Quand il était question de s'exposer et de prendre des coups et des insultes, les candidats étaient rares. Quand on se faisait traiter de suppôts de Satan, de larbins voire de nervis du régime déchu, beaucoup faisaient encore l'autruche.
Nous y avons cru pourtant à cet appel et nous avons tenu bon parce qu'on pensait fermement que la voie de la modernité, du progrès, de la tolérance était la seule à même d'assurer à la Tunisie son avenir et l'avenir de ses enfants. Nous avons persévéré sur une route où les risques guettaient – Lotfi Nagdh l'a payé de sa vie – en vrais militants d'une cause noble qu'on plaçait au dessus de tout.
Les militants de la 25e heure
Aujourd'hui, face au piteux spectacle que nous livrent les «mouches du coche», faut-il regretter ce choix? Faut-il se résoudre à voir les militants de la vingt-cinquième heure s'accaparer les devants parce que sans vergogne, sans foi ni loi, n'ayant cure que de leurs intérêts?
Espérons que la sagesse prévaudra et que l'éthique et l'équité feront loi. Il n'est jamais trop tard pour bien choisir.
Sauf que les choses semblent mal parties du côté de certains bureaux à l'instar du bureau régional de Sousse où les magouilles ont atteint un point culminant avec les agissements d'un coordinateur qui n'en fait plus qu'à sa tête, s'octroyant des prérogatives outrepassant ses attributions, ceci au mépris des autres membres qui ne peuvent que constater les dépassements inadmissibles d'un «responsable» qui agit seul, décide de tout et se croit autorisé à parler au nom de tout le collectif qui a mis sur pieds le Bureau de Sousse quand cet apprenti potentat vaquait à ses propres affaires.
Serait-ce là, de la part d'un candidat pour rien, un vœu pieux !!!
* Membre du bureau régional Nida Tounes, Sousse.
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