Le juge d’instruction du tribunal de 1ère instance de Tunis a entendu, aujourd’hui, Ali Larayedh, dans le cadre de l’enquête sur l’assassinat de Chokri Belaïd.
L’actuel député d’Ennahdha, ancien ministre de l’Intérieur (janvier 2012-mars 2013) et ancien chef du gouvernement provisoire (mars 2013-janvier 2014), a été entendu en tant que témoin dans cette affaire, qui avait été renvoyée, le 15 avril dernier, par le tribunal de cassation, au juge d’instruction de la 13e chambre près du tribunal de 1ère instance de Tunis, afin qu’il approfondisse davantage ses investigations et auditionne d’autres témoins, notamment les hauts fonctionnaires du ministère de l’Intérieur.
Rappelons que la Fondation Chokri Belaïd avait organisé, le 16 avril dernier, une conférence de presse au cours de laquelle elle avait salué la décision du tribunal de cassation, pour avoir pris en considération les nouveaux rebondissements dans le dossier et estimé que le juge d’instruction en charge de l’affaire a pris la décision de boucler le dossier sans avoir épuisé toutes les investigations nécessaires.
M. Larayedh doit expliquer, notamment, pourquoi il n’a pas assuré la protection de Chokri Belaïd alors que ses services avaient été alertés à plusieurs reprises, notamment par un courrier de l’ex-bâtonnier de l’Ordre des avocats, Me Chawki Tabib, sur les menaces dont l’avocat et ex-dirigeant du Front populaire faisait alors l’objet.
M. Larayedh s’était aussi illustré en accusant, publiquement et injustement, Chokri Belaïd d’avoir fomenté des troubles sociaux à Siliana, alors que l’intéressé était en voyage au Maroc.
Cela s’est passé peu de temps avant l’assassinat du dirigeant de gauche, le 6 février 2013, par des extrémistes religieux connus des services de police, mais qui étaient étrangement libres de leurs mouvements.
Z. A.
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