Le Conseil des syndicats des imams et des cadres des mosquées a appelé, aujourd’hui, à la fermeture des discothèques et l’interdiction de la vente d’alcool en Tunisie.
Lors d’une conférence de presse tenue, mercredi 6 avril 2017, à l’hôtel Ariha, à Tunis, Chihebeddine Telliche, le président du conseil des syndicats des imams et des cadres des mosquées, relevant de l’Organisation tunisienne du travail (OTT), a réclamé la dissolution de toute association de défense des droits des homosexuels, de promouvoir le «tourisme-charia» (sic!), c’est-à-dire un tourisme respectueux des règles de l’islam (des femmes en hijab et des hommes avec barbe et horka), la fermeture des boîtes de nuit et, tant qu’on y est, l’interdiction de la vente d’alcool.
M. Telliche, qui n’est pas du genre à rigoler avec la religion dont il fait son fonds de commerce, a demandé, par ailleurs, à l’État d’intervenir pour préserver les lieux sacrés, protéger les imams de toutes formes d’harcèlement et de réviser la loi n°88-34 relative aux mosquées.
Il a aussi proposé la création d’une structure officielle qui se chargera des affaires religieuses de l’État.
Après les récentes cabales contre la vente d’alcool à Djerba, El-Jem et Msaken, et la condamnation à un an de prison d’un DJ britannique qui a commis le crime de mixer l’appel à la prière à de la musique disco dans une boîte de nuit à Hammamet, les islamistes ont le vent en poupe et passent à la vitesse supérieure à la veille d’une saison touristique que l’on espère bonne.
Avec tous ces loups islamistes qui sortent de la forêt et face au courageux recul de l’Etat, incapable de faire valoir la loi, celle des hommes et non celle des dieux, on peut craindre que les prémices de reprise du tourisme tunisien, annoncée à cor et à cri par Selma Elloumi-Rekik, ministre du tourisme et de l’artisanat, seront bientôt oubliés et définitivement enterrés par ces chers islamistes qui veulent du bien à notre pays.
E. B. A.
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