L’hiver est synonyme de craintes quant à l’évolution de la pandémie de Covid-19, mais aussi quant aux difficultés de prise en charge du fait de la concomitance des autres maladies hivernales telles que le rhume ou la grippe saisonnière. Ce télescopage grippe-Covid risque de créer des confusions parmi la population, susciter des inquiétudes et poser de gros problèmes de gestion.
Par Dr Salem Sahli *
Il n’est peut-être pas inutile de rappeler, en comparant leur fréquence, les principaux symptômes de ces pathologies qui se ressemblent beaucoup. Le virus de la grippe et celui de la Covid-19 se transmettent tous les deux via les gouttelettes émises par les individus, en éternuant, en toussant ou en parlant, et occasionnent un tableau clinique dominé par des manifestations respiratoires.
En donnant quelques repères aux patients, cela permettra peut-être de rassurer certains malades ou de les alerter en cas de doute et les pousser à consulter un médecin. En effet, selon qu’on soit porteur de Sars-Cov-2 ou du virus de la grippe, la nature de la prise en charge et des précautions à prendre diffère. Il reste bien sûr évident que seul un test RT-PCR du Sars-Cov-2 positif permet d’affirmer le diagnostic de la Covid-19. Ce test devra être réalisé en cas de contage Covid (sujet contact) et/ou en présence de symptômes évocateurs.
Les Tunisiens doivent s’inquiéter
Actuellement, il n’existe aucun traitement spécifique homologué contre la Covid-19. La vaccination qui a démarré aux Etats-Unis et dans quelques pays européens est trop récente pour autoriser une évaluation crédible. Ce qu’on est en train de voir dans les chiffres, ces jours-ci, devrait inquiéter tous les Tunisiens. On voit en effet une reprise de la Covid-19 dans tous les gouvernorats du pays, ce qui veut dire que nous devons encore garder nos distances, laver nos mains et porter le masque tout le temps. Nous nous devons d’être extrêmement vigilants. Les Tunisiens commencent à s’habituer au respect de ces gestes barrière, espérons que cela contribue à freiner la circulation du virus en attendant l’arrivée du vaccin anti-Covid dans nos contrées.
Si des antiviraux permettent de soigner la grippe dans certains cas, la vaccination s’avère la mesure la plus efficace pour éviter d’être contaminé. Cette année, il convient donc de la recommander largement et particulièrement pour les plus vulnérables d’entre-nous, en rappelant toutefois que le vaccin contre la grippe n’est pas efficace contre le Sars-CoV-2.
* Secrétaire général de l’Association d’éducation relative à l’environnement de Hammamet.
Donnez votre avis