Le chiffre a de quoi surprendre et inquiéter : sur 5 produits textile-habillement vendus en Tunisie, un seul est fabriqué localement.
C’est ce qu’affirme Hosni Boufaden, nouveau président de la Fédération tunisienne du textile et de l’habillement (FTTH).
Pour sa part, Rachid Zarrad, membre du nouveau bureau de la FTTH et responsable de la communication à Sartex, entreprise basée à Ksar Helal (4000 emplois), a révélé qu’un jean produit en Tunisie pour 20 dollars se vend aux Etats-Unis 30 fois plus cher (600 dollars).
Deux enseignements peuvent être tirés de ces deux chiffres: le textile tunisien est compétitif à l’étranger mais il n’est pas capable d’habiller les Tunisiens dont plus de la moitié s’habillent chez les fripiers, les prix des produits locaux étant généralement trop chers et de qualité moyenne.
Espérons que les mesures protectionnistes prévues par la Loi de Finances 2018 (taxation au fort taux de 90% des produits turcs et intensification des contrôles techniques aux ports) pourront réduire un tant soit peu la concurrence que livrent les produits étrangers au secteur du textile-habillement en Tunisie.
Il serait également souhaitable que les textiliens tunisiens mettent à profit la ligne de crédit de 100 millions de dinars tunisiens (MDT) mise à la disposition des banques par le gouvernement dans le cadre de la Loi de Finances 2018 pour financer la restructuration financière des PME en difficulté dont une grande partie est signalée dans la filière textile-habillement.
Il est à rappeler, à cet effet, que pendant les 6 dernières années, quelque 400 entreprises tunisiennes opérant dans ce secteur ont disparu alors que des dizaines d’autres, dont la plupart situées dans les régions intérieures, font toujours face à de grandes difficultés (baisse des commandes et des chiffres d’affaires et accumulation des dettes) et sont menacées de fermeture.
Khémaies Krimi
Les maux chroniques du secteur du textile-habillement tunisien
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