Bizerte, octobre 2016, un pianiste joue parmi les ordures jonchant les trottoirs.
Nous reproduisons ci-dessous le texte d’un mail que nous a fait parvenir l’auteure où elle se plaint de la détérioration des services hôteliers en Tunisie, mais pas seulement… C’est tout le pays qui devient une poubelle à ciel ouvert.
Par Virginie Helaoui *
Je me permets de vous contacter pour vous demander de bien vouloir publier une lettre de doléances à l’encontre des directeurs d’hôtels tunisiens et notamment de celui de l’hôtel Iberostar Royal Mansour à Mahdia classé 5 Etoiles.
Malgré plusieurs relances par mail, je n’ai malheureusement reçu aucune réponse.
Française et mariée à un Tunisien cela fait plus de 30 ans que je passe mes vacances en Tunisie, et malheureusement je ne peux que constater une dégradation constante de votre pays.
Et que dire du manque de considération et du peu de cas que nous recevons en tant que franco-tunisiens que ce soit en hôtel, en avion avec la compagnie Tunisair, que nous ne prenons d’ailleurs plus. Ayant eu eu le malheur de prendre une voiture de location, nous avons eu droit à 3 contrôles policiers effectués sur un parcours de 200 km. Et toujours un regard hautain ou des réflexions : les Tunisiens nous seraient-ils supérieurs ?
Heureusement qu’il reste quelques coins isolés où je retrouve la convivialité et la simplicité d’il y a 15 à 20 ans, mais ils deviennent malheureusement de plus en plus rares.
Et vos paysages qui deviennent des poubelles à ciel ouvert. Je suis vraiment peinée de voir vos sites archéologiques laissés à l’abandon, source de votre culture et de vos racines. L’état de vos si belles plages devenues des déchetteries, là où il y avait la nature et la beauté, on trouve maintenant des parkings, des cabanons de restaurants, et tout ce que cela implique comme pollution, des couches, des bouteilles, des sacs plastiques, des papiers, des pots de yaourts et j’en passe.
Rien qu’à la plage au bout de ma rue où pourtant il existe un endroit pour déposer les bouteilles, des dizaines et dizaines de bouteilles jonchent le sol. Après s’être lavé les pieds, il est trop difficile de les déposer dans le bac.
Heureusement j’arrive encore à trouver quelques coins reculés et sauvages. Mais je suis triste et j’avoue que je reste de moins en moins longtemps en vacances : au lieu de 2 mois auparavant, 3 semaines me suffisent amplement.
Tous mes encouragements et mon soutien aux Tunisiens conscients des atouts de leur pays, respectueux de l’environnement, préférant leur intégrité et les vraies valeurs aux profits et à la société de consommation.
Dans l’attente de votre réponse, recevez madame, monsieur, mes salutations distinguées.
* Française mariée à un Tunisien.
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