Ennahdha ne va pas soutenir la motion le retrait de la confiance au gouvernement Elyès Fakhfakh que préparent ses deux alliés au parlement Qalb Tounes et Al-Karama.
Selon Fathi Ayadi, l’un des dirigeants du parti islamiste, qui intervenait aujourd’hui, jeudi 25 juin 2020, sur Mosaïque FM, malgré la révélation scandale du conflit d’intérêt et de délit d’initié éclaboussant M. Fakhfakh, dont l’une des sociétés a remporté, le 17 avril dernier, un marché public d’un montant de 44 millions de dinars, le parti islamiste tunisien, membre de sa coalition gouvernementale, va continuer à soutenir le gouvernement Fakhfakh pour qu’il puisse mettre en route les programmes de sauvetage économique et aider le pays à sortir de la crise aggravé par la pandémie du Covid-19.
Hier encore, Ennahdha et notamment son président Rached Ghannouchi, également président de l’Assemblée des représentants du peuple (ARP, faisaient pression sur M. Fakhfakh pour qu’il accepte d’élargir la coalition qu’il préside au parti Qalb Tounes, mais aujourd’hui, cela n’est plus une exigence ni une priorité. Le plus important, à leurs yeux, c’est de maintenir un place un chef de gouvernement affaibli, ayant perdu toute crédibilité et toute autorité, et qui, de ce fait, et pour sauver son poste, exécutera tous leurs désidératas.
Pour le pays, qui traverse une grave crise économique et sociale, cette soi-disant stabilité gouvernementale que cherche Ennahdha ne va pas une bonne idée, car on voit mal un gouvernement faible et sous pression, sinon racketté par les partis, oser mettre en œuvre les réformes nécessaires.
De là à craindre des jours sombres en Tunisie, il y a un pas qu plusieurs analystes sont prêts à faire.
Imed Bahri
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