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Sfax a toutes les chances pour donner vie à ses rêves

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Trois grands projets, encore en plan, pourraient transformer Sfax en une grande métropole méditerranéenne : Taparura, le métro et la cité sportive.

Par Moncef Kamoun *

Moncef-KammounSfax, la mal-aimée a vaincu des décennies d’oppression et d’abandon. La qualité de la vie et l’état des infrastructures et des équipements publics sont aujourd’hui indignes de la ville et loin d’être à la hauteur du dynamisme économique de sa population. Or, Sfax dispose d’atouts importants lui permettant de se développer rapidement et de développer les secteurs de l’agriculture, de l’industrie, des services et des activités tertiaires, en particulier le commerce qui y a toujours été florissant.

La ville occupe une place prépondérante dans le commerce intérieur et extérieur de la Tunisie. Le nombre d’emplois dans le tertiaire a été évalué à 100.000. Le tissu industriel y assure 59.000 emplois, soit 25% de la population active et 30%.
Cependant, les grands projets de Sfax restent toujours sur le papier et deviennent avec le temps des rêves inaccessibles pour les Sfaxiens.

Avec la Conférence internationale sur l’investissement «Tunisia 2020», tenue à Tunis les 29 et 30 novembre dernier, ces rêves ont toutes les chances de devenir des réalités en intéressant les investisseurs étrangers, eu égard le niveau d’avancement de leurs études et leur rentabilité assurée, compte tenu du dynamisme démographique et du développement urbanistique de Sfax, qui n’ont pas été suivies par la réalisation des infrastructures adéquates et les actions environnementales requises.

“Taparura” redonnera à la ville sa façade maritime

La Société d’aménagement des côtes nord de la ville de Sfax a été créée en 1985 pour créer un nouveau pôle urbain d’attractivité, de loisirs et d’activités à haute valeur ajoutée. Ce pôle devait contribuer à la modernisation de la ville et à son extension et, surtout, la réconcilier la ville avec sa façade maritime. Il devait aussi transformer une zone de 420 hectares, dont 260 hac gagnés sur la mer.

Les travaux de dépollution et de remblaiement ont débuté en 2006, 21 ans après le lancement du projet. Ils devaient décaper une zone de 400 hectares et d’excaver un volume de 4,3 millions de m3 de sol pollué pour permettre la réhabilitation des plages.

Ces travaux ont coûté près de 90 millions d’euros (M€), financés en grande partie par la Banque européenne d’investissement (BEI) et les gouvernements belge et français.

La prochaine phase, qui est la plus importante, consiste à la viabilisation : quelque 260 hectares seront aménagés et destinés à la création d’une ville de 22.000 habitants, 4.700 logements, des zones de tourisme (d’affaires et balnéaire, 2.600 lits), une plage de 3 km de long, des équipements commerciaux, administratifs, de santé, d’enseignement sportifs, de loisir et de culture.

Cette phase du projet devrait coûter, selon les estimations officielles, quelque 450 M€, soit 1.125 millions de dinars tunisiens (MDT).

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“Le métro” va libérer les routes pour la voiture

Cela fait 10 ans que l’on parle du métro de Sfax pour renforcer les moyens de transport urbain de la ville et ce projet devient aujourdhui plus que nécessaire. Il consiste à construire une ligne de métro de 13,5 km reliant Teniour à Soukra via le centre-ville et la route de l’aéroport.

La mise en place de ce réseau a été proposée dans le cadre d’un programme de transport public conséquent élaboré pour résoudre un problème de transport urbain, à contribuer à la décongestion du trafic et à améliorer le cadre de vie, en réduisant les nuisances sonores et environnementales. Les études préliminaires sont élaborées par la Compagnie Métro de Sfax, la société chargée de la réalisation du projet, dont le coût est estimé à 240 M€ soit 600 MDT.

Ce projet a été proposé, lui aussi, aux investisseurs, lors de la conférence Tunisie 2020 et nous espérons qu’il intéressera des bailleurs de fonds.

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Sfax et le CSS méritent bien une “Cité sportive”

La ville de Sfax est considérée comme l’un des pôles sportifs les plus importants du pays avec aujourd’hui 40 clubs et 7.200 sportifs licenciés.

En termes d’infrastructures, Sfax n’a qu’une salle couverte et le stade Taieb Mhiri d’un capacité d’accueil de 18.000 spectateurs. Il a été bâti en 1938 et réaménagé en 1994 et 2004, accueillir quelques matchs de la Coupe d’Afrique des Nations organisée, cette année-là, par la Tunisie.

Le club phare de la ville, le Club sportif sfaxien (CSS), est l’une des plus prestigieuses équipes sportives de Tunisie. En 2006, le CSS a atteint la finale de la Ligue des champions d’Afrique.

Le projet de la nouvelle cité sportive olympique multidisciplinaire a été lancé en 2008. Le projet, qui devait être construit sur un terrain d’une superficie de 42 hectares, comprend plusieurs grands espaces sportifs, notamment un stade principal de foot d’une capacité d’accueil de 40.000 spectateurs, 3 terrains gazonnés pour les entraînements, ainsi qu’une salle couverte de 9.000 spectateurs, avec des courts de tennis, des terrains de hand, de basket, de volley, de rugby, ainsi qu’une piscine couverte d’une capacité d’accueil de 500 spectateurs.

Quand on sait que la ville de Sfax a été candidate pour l’organisation des 19e Jeux Méditerranéens prévus pour l’automne 2021, on mesure l’urgence de la mise en route d’un tel projet, dont on espère trouver les financements, estimés à 80 M€ (200 MDT).

Tous ces projets, s’ils venaient à être réalisés au cours des 5 ou 10 prochaines années, changeront à coup sûr la ville de Sfax et en feront l’un des plus importantes métropoles de la Méditerranée.

*M. K. Architecte.

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