La comédienne et dramaturge Leila Toubel a appelé les Tunisiens à aller voter aux municipales de décembre 2017.
Dans un post publié, dans la soirée du lundi 7 août 2017, Mme Toubel a indiqué que, malgré les nombreuses difficultés auxquelles fait face actuellement la Tunisie, le vote reste tout de même un devoir civique : «J’irai voter», a-t-elle lancé, prenant part ainsi à la polémique lancée par l’écrivaine et universitaire Olfa Youssef, qui avait appelé les Tunisiens et les Tunisiennes à boycotter les prochaines municipales.
«Blessée à mort, trahie dans ma chaire, rongée par le dégoût, dévorée par l’hypocrisie, ravagée par les mensonges, je porterais l’ombre de mes rêves et les miettes de mon espoir et j’irai voter», a-t-elle notamment écrit. Et d’ajouter, tout aussi lyrique, en bonne dramaturge qu’elle est: «Je me suis réappropriée ma citoyenneté et je ne vais pas l’abandonner de si tôt… J’irai voter parce que ma voix ne peut pas s’éclipser, n’a pas le droit de se taire, de se résigner devant une montagne de laideur, n’a pas le droit de se laisser emporter par toutes les tempêtes abjectes. J’irai voter comme une personne atteinte d’un cancer et qui, malgré le stade très avancée de la maladie, ira faire une séance de chimiothérapie qui peut être la dernière, mais elle y croit quand même.»
La comédienne, qui n’a jamais fait mystère de son hostilité au mouvement islamiste Ennahdha et à tous les dogmatismes, religieux ou politique, désigne nommément les responsables de ce qu’elle appelle «montagne de laideur» ou «tempêtes abjectes».
«Ma voix ne fera pas de cadeau aux islamistes qui se frottent les mains en croyant qu’ils ont gagné la plus grande bataille: la bataille psychologique en étant les chefs d’orchestre de la symphonie du dégoût, du rejet, ils veulent assister à la fin de la chanson, ils n’attendent que notre abattement, notre amertume, notre désarroi, notre indifférence et notre démission. J’irai voter même si je suis la dernière des connes qui croit encore en ce pays, j’irai voter consciente que je suis dupe et abusée, j’irai voter pour dire que ma blessure saigne depuis des années mais je suis toujours en vie… en train de marcher dans le brouillard certes, mais pleine d’espoir pour enlacer un jour la lumière… et si je ne survivrai pas jusqu’à ce moment, j’aurai marché pour les enfants de ma patrie».
Ce post de Leila Toubel a également été inspiré par les informations relatives au manque d’intérêt des citoyens pour les prochaines élections et ce qu’elle craint c’est la démobilisation politique des Tunisiens qui ouvrirait un boulevard devant les islamistes d’Ennahdha et leurs alliés (et obligés) de Nidaa Tounes.
En effet, l’Association tunisienne pour l’intégrité et la démocratie des élections (Atide) a indiqué dans un communiqué publié le 4 août courant que l’affluence à l’inscription aux élections municipales du 17 décembre prochain reste faible ajoutant que l’Instance supérieure indépendante pour les élections (Isie) n’a convaincu que 12% des Tunisiens à s’inscrire.
E. B. A.
Donnez votre avis