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Néji Jalloul, larbin du clan Caïd Essebsi

Lorgnant sur la présidence du gouvernement, Néji Jalloul veut piquer le poste de Youssef Chahed et être le candidat du clan Caïd Essebsi à la présidentielle 2019. Et il a mis en place toute une stratégie pour cela…

Par Imed Bahri

Moulin à paroles. Roi de la parlote. Grand «barwèl» (baratineur) devant l’Éternel qui se croit futé, intelligent et stratège et qui croit que l’opinion est constituée de moutons manipulables qu’il peut se mettre dans la poche pour servir ses desseins politiques, il a accepté d’être à la tête de l’instance politique créée par le «fils», Hafedh Caïd Essebsi, à Nidaa Tounes. Il ne s’est jamais opposé au népotisme et à l’absence de démocratie interne qui ravagent Nidaa depuis 2015. Aveuglement derrière le clan Caïd Essebsi, juste par amour innocent et platonique à ce clan? Ou bien par souci de carriérisme et d’arrivisme? Par carriérisme et arrivisme sans doute. Et par avidité du pouvoir et des privilèges y afférant.

Un faiseur de politique spectacle

M. Jalloul n’a pas les moyens de ses ambitions, ce n’est ni une compétence ni une lumière. Il fait de la politique en ayant deux moteurs qui lui permettent de carburer encore dans les hautes sphères du pouvoir, c’est le baratin et l’alignement aveugle derrière le clan Caïd Essebsi.

Son passage désastreux à la tête du ministère de l’Education nationale s’est achevé par une sortie par la petite porte. Il n’a pas réformé l’école. En sortant du ministère, l’état de l’école publique s’est davantage dégradé. Il a préféré jouer au Don Quichotte contre les syndicalistes et a médiatisé à fond cette bataille contre ces derniers en la pimentant par son baratin et la parlotte qui le caractérisent afin de rouler dans la farine les plus naïfs et se bâtir une «popularité» parmi eux. Il n’est pas entré dans un chantier de réformes en négociant calmement, discrètement, loin des plateaux télé et loin de la médiatisation. Il a préféré jouer au Superman contre l’Union générale tunisienne du travail (UGTT) pour gonfler sa popularité. Et bien en optant au choix de se la jouer Superman, il a fini par ne pas réformer et par quitter par la petite porte. Mais il a été recueilli par le chef de clan Caïd Essebsi qui, dans un jeu de chaises musicales, l’a bombardé président de l’Institut tunisien des études stratégiques (ITES) bien que M. Jalloul soit un bleu en matière de prospective et d’études stratégiques.

Son prédécesseur à ce poste, Hatem Ben Salem s’est vu confier le ministère de l’Education, poste qu’il avait occupé de 2008 à 2011. D’ailleurs, on remarque le calme, la discrétion et l’absence de baratin chez M. Ben Salem qui ne fait pas de politique spectacle à l’instar de M. Jalloul.

Le candidat du clan Caïd Essebsi en 2019

En nommant M. Jalloul à la tête de l’ITES, M. Caïd Essebsi l’a consolé malgré qu’il soit historien, un homme qui s’est toujours occupé du passé, et qu’il n’ait pas vraiment d’aptitude pour les études stratégiques, la géopolitique et les plans de vision. C’est un lot de consolation pour le principal concerné qui, après un passage tumultueux et orageux au ministère de l’Education nationale, qu’il a quitté avec pertes et fracas, se retrouve à diriger une paisible institution, sous la tutelle de la Présidence de la République, nichée dans la banlieue d’Amilcar.

M. Jalloul n’a pas manqué de brutaliser cette institution connue jusque-là par son travail sérieux et son caractère scientifique au service de l’Etat. Il en a fait son outil de politique spectacle et de starification médiatique. Il a commencé par entrer en conflit avec Mehdi Taje, géopoliticien et prospectiviste, homme de la maison rompu aux études stratégiques qui était responsable du département des Politiques publiques à tel point que ce dernier n’avait plus de choix que de partir. Jalloul a été nommé le 12 septembre 2017, Taje quitte l’ITES le 9 octobre 2017.

M. Taje est un homme sérieux habitué à la rigueur scientifique et intellectuelle et non pas à la politique spectacle dont use et abuse Néji Jalloul pour assouvir son appétit gargantuesque en matière de pouvoir. M. Taje déclara à l’époque : «Suite à la nomination d’un nouveau Directeur Général au sein de l’ITES, cette belle institution ayant pour vocation d’éclairer le décideur sur les enjeux stratégiques du présent et de l’avenir prend une direction s’éloignant radicalement de la production de pensée stratégique et d’études stratégiques et prospectives. Tout en ne portant aucun jugement, fidèle à des principes et assumant pleinement l’ensemble des publications et travaux menés au cours de ces deux dernières années, j’ai décidé de présenter ma démission qui fut acceptée.»

La méthode de Néji Jalloul ne tardera pas à prendre le dessus, l’ITES est devenu son gadget pour servir sa survie médiatique et son besoin vital de lumière. Tables rondes, petits fours, réceptions, caméras, micros, déclarations alléchantes pour les médias et les réseaux sociaux et des illustres inconnus qu’il présente comme des experts, Néji Jalloul fait du Néji Jalloul pour exister.

Parallèlement, l’alignement total au clan Caïd Essebsi se poursuit, il ira avec «le fils» à l’UGTT le 20 juin pour discuter des modalités de parvenir à faire voter une motion de censure contre le gouvernement Chahed à l’Assemblée des représentants du peuple (ARP). Oui, M. Jalloul qui jouait au héros face à l’UGTT en abusant de son baratin pour embobiner les gens a débarqué avec «le fils» chez les syndicalistes.

Il acceptera, également, sans broncher de prendre la tête de la nouvelle instance politique créée par «le fils». Le carriérisme et l’arrivisme font d’une personne, forcément, un larbin, l’essentiel c’est de gagner en pouvoir. Prochaine étape, piquer la place de Youssef Chahed et devenir chef du gouvernement avant d’être le candidat du clan de la famille Caïd Essebsi qu’il sert servilement et des affairistes qui gravitent autour de ce clan pour l’élection présidentielle de 2019.

M. Jalloul se la joue le copain de tout le monde, de tous les lobbys, de tous les médias et même aujourd’hui de l’UGTT pour que ses desseins politiques ne tombent pas à l’eau. Pire que Rastignac de Balzac, pire que Georges Duroy de Maupassant dans ‘‘Bel Ami’’, il y a Néji Jalloul du clan Caïd Essebsi.

Dans la République des fils, le népotisme est religion d’Etat

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