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Coronavirus : L’hôpital de Médenine refuse d’héberger une patiente dans un état critique

L’hôpital régional Habib-Bourguiba de Médenine a refusé, hier, mercredi 15 avril 2020, d’accueillir une patiente infectée par le nouveau coronavirus, Covid-19, et dont l’état était critique.

L’état de la patiente s’est aggravé alors qu’elle était hospitalisée, à l’hôpital régional Sadok-Mokaddem, à Djerba Houmt Souk, qui ne dispose pas d’un médecin réanimateur. Cela a donc nécessité son transfert à un autre établissement sanitaire.

Bien qu’il soit le plus proche, l’hôpital régional de Médenine a refusé d’accueillir la malade, ce qui a suscité l’indignation de l’opinion publique et des responsables de la santé à Djerba.

C’est notamment le cas de Sana Ghraïri, présidente de la cellule de crise à l’hôpital Sadok-Mokaddem, qui a indiqué, sur Shems FM, que les autorités centrales avaient proposé de transférer la patiente à Sfax ou à l’Ariana. «On se demande si elle pourra survivre au déplacement», a-t-elle déploré. 

De son côté, Sami Milouchi, chef de l’équipe de prévention à l’hôpital de Médenine, a justifié la décision de établissement par le manque de moyens, expliquant que l’hôpital dispose seulement d’un médecin réanimateur, un radiologue, un cardiologue et 6 lits de réanimation et qu’il a été décidé de le consacrer aux patients venant de 5 délégations du gouvernorat, à savoir Médenine nord, Médenine sud, Béni Khedache, Sidi Makhlouf et Boughrara.

Ce qui est regrettable c’est que l’urgence de la situation et la déontologie du métier n’ont pas suffi pour que les responsables fassent une petite exception à la règle…

Abdellatif Mekki, ministre de la Santé publique, a, pour sa part, assuré hier soir, via un statut facebook, que l’état de la patiente s’est stabilisé, qu’elle a une place à l’hôpital de Sfax et qu’il était envisageable de l’y transporter par voie aérienne si nécessaire. «J’ai une explication à ce qui s’est passé, mais l’heure est à la lutte contre le coronavirus», a-t-il ajouté. Sauf que la vraie question qui se pose est pourquoi les autorités n’ont pas préparé de solution à un problème aussi prévisible ?

Notons que l’hôpital régional de Djerba manque cruellement de ressources médicales et paramédicales, ne disposant que d’un seul anesthésiste réanimateur et de 2 respirateurs artificiels. Toute l’île, considérée comme un foyer de contamination, doit s’en contenter.

L’Etat tunisien doit, en urgence, trouver des solutions aux patients de cette région, soit à travers des accords avec les 5 cliniques privées de Djerba, ou en y installant un hôpital temporaire. D’autant plus que, outre la patiente en question, deux autres personnes contaminées et dans un état critique se trouvent actuellement à l’hôpital de Djerba et nécessitent d’être transférés en réanimation. Un nombre qui peut d’ailleurs augmenter à tout moment.

C. B. Y.

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