La présidence du gouvernement a annoncé, tard dans la soirée de ce lundi 5 octobre 2020, le limogeage du ministre des Affaires culturelles Walid Zidi. Hichem Mechichi a également désigné le ministre du Tourisme, Habib Ammar, pour diriger, par intérim, ce département.
Ce communiqué a été publié ce soir, vers 23h, soit quelques heures après que Walid Zidi ait annoncé son opposition à l’annulation des manifestations culturelles pendant deux semaines, comme annoncé, il y a deux jours, par le chef du gouvernement, dans le cadre du renforcement des mesures contre la propagation du coronavirus.
Peu après les déclarations du ministre, le département des Affaires culturelles a publié un communiqué pour finalement annoncer des mesures sanitaire qui s’alignent sur celles décidées par le chef du gouvernement… Mais cela ne changera rien aux yeux de Hichem Mechichi qui semble décidé à limoger M. Zidi.
Rappelons que plusieurs artistes ont manifesté, dans la matinée, à la Cité de la Culture de Tunis, pour exprimer leur refus de l’interdiction des manifestations culturelles et revendiquer leur droit à poursuivre leurs activités.
Ces derniers estiment qu’ils peuvent au même titre que les discothèques, les bars, les restaurants et les cafés, poursuivre leurs activités tout en étant soumis à un protocole sanitaire afin d’éviter la propagation du coronavirus.
Rappelons aussi que Hichem Mechichi, alors chef du gouvernement désigné, avait déjà retiré, le 27 août dernier, la candidature de Walid Zidi pour le ministère des Affaires culturelles pour avoir montré beaucoup d’hésitation à accepter ce poste, dans un post sur son compte Facebook et des déclarations aux médias.
Or le lendemain, contre toute attente, le président de la république, Kaïs Saïed, avait reçu M. Zidi pour l’encourager, tout en annonçant le maintien de sa candidature au poste de ministre des Affaires culturelles, faisant fi de la décision de M. Mechichi.
Cet épisode, qui a probablement marqué la première étincelle des différends entre Carthage et la Kasbah, avait été qualifié d’humiliation pour le chef du gouvernement et plusieurs observateurs avaient vivement critiqué l’attitude de M. Saïed à l’égard du chef du gouvernement qu’il a lui même désigné.
Fidèle à son tempérament froid, M. Mechichi a attendu le moment pour prendre sa revanche et frapper d’une pierre deux coups : se séparer d’un ministre dont il ne voulait pas dès le départ et renvoyer au président Saïed la monnaie de sa pièce.
Y. N.
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