L’innovation est considérée, aujourd’hui, comme la solution clé pour répondre aux enjeux de la concurrence, sur les plans national et international. Elle contribue également à la création de richesses et d’emploi.


C’est l’idée maîtresse soulignée par M. Mohamed Naceur Ammar, ministre des Technologies de la Communication, dans son allocution d’ouverture du 1er  Forum du réseau d’innovation en technologies de l’information et de la communication (Ict’in 2010), vendredi 1 octobre, à l’hôtel Ramada Plaza, à Gammarth, banlieue nord de Tunis.

Vers une croissance portée par l’innovation
La Tunisie, qui cherche à ancrer la culture de l’innovation et de la promotion des projets à forte composante technologique, œuvre pour la mise en place des mécanismes institutionnels susceptibles de créer la synergie requise entre les systèmes de production, de formation et de recherche.
Ainsi, en 2009, le pays a investi près de 1,25% de son produit intérieur brut (Pib) dans la recherche et développement (R&D). Le nombre de chercheurs par million d’habitants est, en Tunisie, supérieur à la moyenne régionale. Mais alors que l’Etat multiplie les programmes d’appui à la R&d et à l’innovation, les résultats en matière de brevets et d’utilisation concrète des résultats de la recherche par les entreprises restent faibles. Ainsi, en 2008, les Tunisiens n’ont déposé que 26 brevets internationaux, dont 10 aux Etats-Unis (contre 2 en 2006), 4 en France et 4 à l’Office européen des brevets. Cela reste inférieur à la moyenne régionale.
Pour améliorer cette situation, pour le moins mitigée, les efforts vont être davantage axés sur la valorisation et le transfert des résultats de la recherche scientifique aux entreprises et la promotion de la coopération entre les établissements de recherche et le monde économique, de manière à les aider à innover, à améliorer leur compétitivité et à favoriser leur intégration internationale, a indiqué M. Ammar.
Le ministre a fait également savoir que l’accroissement du nombre des entreprises actives dans le domaine des technologies de l’information et de la communication (Tic) ne doit pas occulter les insuffisances enregistrées en matière de valorisation et de transfert des résultats de la recherche scientifique aux entreprises.
Le responsable n’a pas laissé échapper l’occasion pour appeler les entreprises publiques et privées, dont la plupart des responsables étaient présents au forum, à optimiser l’exploitation des résultats de la recherche scientifique et à renforcer leur partenariat avec les établissements de recherche, afin de réaliser les objectifs de compétitivité et d’employabilité escomptés.
M. Ammar a également souligné que la décision présidentielle de réserver 0.5% du chiffre d’affaires des opérateurs de communication et des entreprises opérant dans le secteur à la recherche et à l’innovation s’inscrit dans la nouvelle orientation de l’économie tunisienne, qui cherche à passer d’une croissance portée par la compétitivité des coûts du travail à une croissance portée par l’innovation technologique.
Les montants qui vont être dégagés, grâce à la mise en application de cette décision, devront être mobilisés pour financer des projets collaboratifs et thématiques ouverts aux différentes structures de recherche, aux petites et moyennes entreprises (Pme) et aux centres techniques, a expliqué le ministre. Il s’agit, a-t-il précisé, de permettre aux entreprises d’exploiter les ressources humaines spécialisées en Tic, ainsi que les moyens matériels des laboratoires et des structures d’appui existants, pour développer des produits et services technologiques répondant aux besoins des entreprises, sans que celles-ci soient obligées de supportent les frais de fonctionnement desdites structures.

L’engagement des opérateurs
Au cours des panels qui ont suivi, les responsables des entreprises présentes au forum, notamment Montasser Ouaili, Pdg de Tunisie Telecom, Yves Gauthier, directeur général de Tunisiana, et Thierry Marigny, directeur général d’Orange Tunisie, pour ne citer que les représentants des trois plus importants opérateurs tunisiens des télécoms, ont réitéré leur engagement à contribuer à l’effort national de développement de la recherche et développement et de l’innovation dans le domaine des Tic.
Ils ont aussi présenté leurs stratégies respectives en la matière, et qui vont de l’octroi de bourses d’études en Tunisie et à l’étranger aux partenariats avec les écoles, centres de recherche et laboratoires spécialisés pour développer des recherches coopératives sur des thèmes précis, en passant par la mise à la disposition des chercheurs de leurs capacités technologiques, l’encouragement des jeunes lançant des stat up ou des Pme spécialisées dans le développement de solutions dédiées aux Tic, etc.

M. Neili

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