La Banque africaine de développement (Bad) et la Tunisie ont signé, hier à Tunis, une série d’accords de financement d’un montant total de près de 240 millions d’euros (environ 500 millions de dinars tunisiens).


Ces financements incluent un prêt pour le Projet routier VI, septième intervention de la Bad dans le secteur des transports routiers en Tunisie, et deux accords de don pour financer des études sur le système d’informations sur l’eau et sur le développement des industries culturelles.

Des routes pour accélérer la croissance
D’un montant de 236 millions d’euros (460 millions DT), le Projet routier VI, «constitue le projet d’investissement le plus important ayant jamais été alloué par la Bad à la Tunisie depuis le début de ses opérations dans le pays», s’est félicité M. Bobby J. Pittman, le vice-président de la Bad chargé de l’Infrastructure, de l’intégration régionale et du secteur privé.  Il a ajouté que le financement de ce projet «illustre, une fois de plus, la confiance que le Groupe de la Banque ne cesse d’accorder à la Tunisie, depuis le début de ses interventions dans votre pays, en 1968.»
Ce projet prévoit la réhabilitation de 862,8 km de routes classées, le renforcement de 691,3 km de routes classées, la construction de 12 ouvrages d’art, l’aménagement de 759,4 km de pistes rurales et le dédoublement de 52,6 km de routes classées.
L’originalité de ce projet, a  ajouté M. Pittman, «réside dans ce qu’il prend en compte, pour la première fois, des travaux d’aménagement de pistes rurales totalisant un linéaire de l’ordre de 760 Km dont 70% seront revêtus. Grâce à ces aménagements, plusieurs régions rurales seront désenclavées; ce qui permettra une meilleure valorisation de leurs potentialités et donc une amélioration des conditions de vie de leurs populations.»
Ce projet, a estimé de son côté le ministre tunisien du Développement et de la Coopération internationale, M. Mohamed-Nouri Jouini, «contribuera à l’accélération de la croissance économique et à la création d’emplois, objectifs majeurs du 12e Plan de développement économique et social de la Tunisie, qui s’enorgueillit d’un réseau routier de qualité dans l’ensemble de ses 24 gouvernorats ».
Assurer la sécurité de l’eau
Parmi les accords signés, la mise en œuvre du Système national d’informations sur l’eau (Sineau) a bénéficié d’un don de 1,973 million d’euros (3,8 millions DT). L’étude permettra d’optimiser la gestion intégrée des ressources en eau de surface et souterraine, et des sols agricoles des périmètres irrigués. L’étude vise la mise en place de dispositifs de suivi au travers de données standardisées, interopérables et stockées au sein d’un unique système d’information (le Sineau). Elle contribuera à assurer la sécurité de l’eau et l’efficacité des investissements dans le secteur de l’eau en Tunisie. Cette étude est financée par la Facilité africaine de l’eau (Fae), gérée par la Bad.

Le potentiel des industries culturelles
Le don pour financer l’étude stratégique sur le développement des industries culturelles, d’un montant de 306.000 euros (600.000 DT), permettra d’identifier les potentialités du secteur culturel et des industries culturelles. Elle proposera ensuite des axes d’une stratégie nationale de développement de ces industries.
Ces domaines, qui demeurent largement méconnus et sous-exploités par les pouvoirs publics, constituent d’importants gisements d’emplois, de croissance économique et de réduction de la pauvreté dans un pays à forte potentialité touristique comme la Tunisie.
Avec ces nouvelles contributions financières, le portefeuille actif du Groupe de la Banque en Tunisie atteint un montant de 1,25 milliard d’euros (environ 2,4 milliards de DT) finançant la réalisation de 12 projets et programmes et 12 études économiques et sectorielles.

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