Tunisie Télécom fait son cinéma

: Publication : 18 novembre 2010

Le Groupe Tunisie Télécom vient de signer un chèque de 20.000 dinars au profit du cinéaste Nidhal Chatta pour l’aider à compléter le financement de son nouveau film ‘‘Le Dernier Mirage’’, en phase de finition. Un coup de pouce salutaire…

Pour remettre le chèque – de sauvetage – au cinéaste Nidhal Chatta et à son producteur Abdelaziz Ben Mlouka, les responsables du Groupe Tunisie Télécom ont organisé, jeudi 12 novembre, une petite cérémonie à laquelle ont été invités quelques journalistes.

Photo souvenir M. Fadhel au milieu de ses hôtes Chatta et Ben Mlouka

Rendez-vous donc au nouveau siège de l’entreprise au quartier des Berges du Lac II. Pas une seule minute à perdre: quinze heures c’est quinze heures. La cérémonie durera moins d’une heure. Des speechs de circonstance (plutôt light), des bouquets de fleurs, des tournées de sucrés salés et, surtout, la projection de quelques extraits du ‘‘Dernier Mirage’’, une manière de nous mettre l’eau à la bouche.

Une aide qui tombe à pic
«Nous saluons cette initiative. Elle va nous aider à mettre les dernières touches à un film très technique, très ardu et extrêmement artistique. ‘‘Le Dernier Mirage’’ parle du patrimoine scientifique arabe. 95% du film a été tourné en Tunisie et cette contribution tombe à pic. Car, il nous était impossible d’achever le travail et ça nous posais une batterie de problèmes», a déclaré Nidhal Chatta.

Nidhal Chatta

Outre le fait qu’elle est venue à point nommé, cette aide marque aussi un tournant, une nouvelle pierre dans l’édifice du cinéma national. Les cinéastes tunisiens espèrent en effet qu’elle incitera d’autres entreprises à s’engager dans l’aide au cinéma tunisien, actuellement essoufflé et en manque de financement.
«C’est bien de mettre de l’argent pour aider un film à voir le jour, car le plus important, c’est de pouvoir montrer le film au grand public et non à un cercle restreint d’amis, qui plus est pour une durée déterminée. Grâce à cette aide, nous allons pouvoir finir ‘‘Le Dernier Mirage’’ et le sortir en salle», a ajouté la star du jour.

Le producteur allait laisser tout tomber
Abdelaziz Ben Mlouka n’a pas, lui aussi, caché son soulagement. «Il y a une semaine, j’allais vraiment laisser tout tomber. Ce film m’a coûté les yeux de la tête. Grâce à cette contribution, je pourrai enfin mettre les dernières touches. C’est un travail de trois ou quatre jours de tournage tout au plus. Il me reste les effets spéciaux et l’enrichissement des images d’archive relatives à la chute de Saddam et de Bagdad. Ce sont ces documents vrais qui nous manquent et nous n’avons pas le choix, sauf de les acheter. Pour cela, nous sommes en train de négocier avec Tunis 7…», a-t-il expliqué.
Pour justifier le choix de son entreprise, qui va estampiller le label de sa marque sur la bobine du film en gestation, Fadhel Kraiem, directeur général adjoint du Groupe Tunisie Telecom, a déclaré, de son côté: «Tunisie Telecom est une entreprise citoyenne. C’est pourquoi nous avons décidé de prêter main forte aux artisans du ‘‘Dernier Mirage’’. Le film, en cours de réalisation, a besoin d’aide. Nous avons répondu à l’appel. Comme nous l’avons souvent fait (et nous continuerons de le faire avec le même entrain) pour soutenir toute action dans les domaines de l’économie et de la technologie, mais aussi de la culture et de la création. Pendant les dernières Jcc, dont nous étions les sponsors officiels, ce film a retenu notre attention par sa portée innovatrice. Le scénario nous a accrochés et la qualité de l’image nous a paru assez exceptionnelle. Cette façon qu’a le réalisateur de raconter notre patrimoine, avec un regard, un ton et un souffle assez nouveaux, nous a beaucoup impressionnés».
«A l’instar des ‘‘Palmiers blessés’’ de Abdellatif Ben Ammar, j’aimerais voir ‘‘Le Dernier Mirage’’ à l’affiche au Festival international de Carthage de 2011. Peut-être aussi dans la sélection du prochain festival de Cannes. Je lui souhaite aussi une très belle sortie dans les salles tunisiennes…», se surprend à rêver Abdelaziz Ben Mlouka. Après tout, pourquoi pas, le dernier obstacle ayant été enfin levé. Merci qui?

Yüsra Mehiri