Ce qu’on craignait a finalement eu lieu: Mauritania Airways, détenue à 51% par Tunisair, a été inscrite, le 23 novembre, sur la liste noire de l’Union européenne (Ue).
Les experts européens ont en effet identifié des problèmes persistants dans les opérations et la maintenance de la compagnie mauritanienne, créée en 2007. L’autorité de supervision de la sécurité aérienne du pays est loin de respecter les standards de l’Organisation de l’aviation civile internationale (Oaci), estiment-ils aussi.
La flotte de la compagnie mauritanienne se compose de deux Boeing 737-700 dotés de winglets – dont un est en réparation depuis le mois de juillet après un accident à l’atterrissage – et un ATR 42-300. 
En Europe, elle desservait les aéroports d’Orly (Paris) et Las Palmas (Canaries), et en Afrique, elle dessert ceux de Dakar, Conakry et Casablanca.
Kapitalis, qui a annoncé une sortie de piste d’un avion de la compagnie, le 28 juillet, à Conakry, un peu plus d’un an après qu’un autre de ses appareils ait eu une panne de train d’atterrissage au dessus de Nouadhibou, n’a pas manqué de tirer la sonnette d’alarme.
Voilà, par ailleurs, ce que nous écrivions, ici même, il y a un peu plus de trois mois: «Certes, des ennuis techniques, toutes les compagnies peuvent en connaître. Mais quand ceux-ci surviennent à une distance d’une année, les responsables de Mauritania Airways et surtout son actionnaire majoritaire devraient s’en préoccuper et s’en occuper. D’autant que Tunisair a une réputation à défendre. En effet, le transporteur aérien national est l’un des rares au monde – et c’est un motif de fierté pour les Tunisiens et un gage de sécurité pour tous ses clients – à n’avoir jamais connu le moindre accident depuis sa création.»
Pour préserver cette réputation, Tunisair se doit donc d’agir afin d’aider cette compagnie à trouver son équilibre et à régler ses problèmes techniques, trop récurrents pour ne pas alerter les responsables de la sécurité aérienne.
La liste noire des compagnies aériennes dressée par l’Union européenne peut être consultée sur ce site
Imed B.
Lire aussi : Tunisie-Mauritanie. Que se passe-t-il à Mauritania Airways?
