Malgré la situation difficile dans le pays, Sotemail se projette dans l'avenir avec de bons plans : extension de l'usine de Souassi, amélioration de la qualité des produits et développement des exportations.
Par Zohra Abid
La société Sotemail a obtenu, le 9 décembre, le visa du Conseil du marché financier (CMF) pour son introduction sur le marché principal de la Bourse de Tunis. La souscription a démarré vendredi et se poursuivra jusqu'au 23 décembre. L'action est à 2,5DT et le marché est porteur, estiment les intermédiaires en bourse. Car la société, filiale du groupe Lotfi Abdennadher, est très rentable, avec de bonnes perspectives de développement.
Somocer-Sotemail, telle mère telle fille
«Avec l'année qui s'achève, le nombre de sociétés cotés a dépassé 70, et c'est un record pour la Bourse de Tunis», relève Youssef Kortobi, représentant de l'intermédiaire en bourse (AFC), qui pilote l'opération d'introduction de Sotemail.
Ce résultat est d'autant plus méritoire qu'il a été obtenu dans le climat de morosité économique qui caractérise actuellement la Tunisie.
Les intermédiaires en bourse s'attendent à une opération très rentable.
Le représentant de l'AFC, qui parlait au cours d'un road show, jeudi, au siège de la Bourse de Tunis, aux Berges du Lac à Tunis, à l'occasion du démarrage de la cotation de la société Sotemail, a indiqué que «la phase de démarrage d'une entreprise est souvent la plus difficile». Mais ce n'est pas le cas de Sotemail. Et pour cause : «En 10 ans d'existence, cette société a déjà imposé son label. Et ce n'est pas un hasard. Car elle est une filiale de Somocer, une société bien cotée et qui est l'un des leaders de son secteur en Tunisie», a-t-il ajouté.
Ahmed Sghir, directeur général de Sotemail, a, de son côté, présenté cette société anonyme au capital de 23 millions de dinars (MDT), créée en juin 2002 et entrée en exploitation en 2006. Il a ensuite présenté à l'assistance un film de 10 minutes qui donne une idée concrète sur les produits fabriqués dans l'usine de Sotemail, située à Souassi, gouvernorat de Mahdia (centre-est), dans une zone de développement régional. Cette dernière précision, soulignée par M. Sghir, n'est pas anodine. Elle indique aux futurs investisseurs qu'ils auront droit à une déduction totale sans minimum légal d'impôt.
Une mécanisation très poussée
Ahmed Sghir a expliqué ensuite le processus de fabrication des carreaux céramiques pour le revêtement des murs et sols, spécialité de la société, dont la poudre est la matière de base. «Après plusieurs traitement, la poudre stockée est traitée par des machines ultramodernes. Les carreaux, encore humides, sont acheminés vers le séchage. Puis le tour est à l'émaillage et à la décoration par les technologies les plus pointues. Ensuite, des robots programmables transportent les carreaux à l'enfournement. Ceux-ci passent ensuite à l'électrification (pour qu'ils soient tous identiques) avant d'être emballés», explique M. Sghir.
Le directeur général ajoute, pour sa part, que l'usine est dotée d'une polisseuse. «Après la phase de polissage, le tri automatique sélectionne les articles du 1er, 2e et 3e choix avant le passage à l'emballage automatique», dit-il.
En d'autres termes, l'essentiel du travail est assuré par des machines et l'intervention humaine est très réduite, insiste M. Sghir, ajoutant que l'usine s'étend sur un terrain de 44.500m2 dont 24.000 couverts et qu'elle «mise sur la haute qualité en respectant les standards internationaux.»
Somocer, principal fournisseur de la poudre à Sotemail, est parmi les meilleures entreprises de fabrication de cette matière.
La synergie très poussée entre les deux sociétés sur les plans technique et commercial, assure, on l'imagine, un gain de coût évident, d'autant que l'activité de recherche et développement, essentielle dans ce type d'industrie, s'effectue en pool, et en tenant compte des dernières nouveautés à l'échelle internationale.
Illustration: Ahmed Sghir (au milieu), Youssef Kortobi (à droite).
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