Inauguré jeudi soir dans le quartier des Berges du Lac, à Tunis, l’Orange DevCenter se veut un laboratoire de création et d’innovation dédié aux jeunes développeurs.
Le lancement de ce Centre de développement des applications mobiles tunisiennes, traduit la volonté d’Orange Tunisie, et des opérateurs des télécoms en Tunisie en général, de consacrer 0,5% de leurs chiffres d’affaires à la recherche et développement dans leur secteur d’activité, a expliqué le ministre des Technologies de la communication, M. Mohamed Nasser Ammar, qui a assisté à la cérémonie d’inauguration.
Promotion de l’ingénierie tunisienne
Le centre vise à réduire les obstacles devant les jeunes porteurs d’idées et de projets en matière de développement d’applications pour smartphones, en leur accordant les équipements (ordinateurs, téléphones…), les logiciels et l’accompagnement requis par des experts tunisiens et étrangers. Le centre va ainsi susciter une dynamique, qui incitera les jeunes porteurs de projets innovants dans ce domaine à créer leurs propres entreprises. Ce qui donnera une impulsion à l’auto-emploi et ouvrira des perspectives devants les jeunes diplômés de l’université, a aussi expliqué le ministre.
Le ministre des Technologies de la communication, M. Mohamed Nasser Ammar, lors de son discours d’inauguration
Selon M. Marwan Mabrouk, le président du conseil d’Orange Tunisie, la création de ce nouveau centre traduit l’engagement de son entreprise en faveur de la promotion de l’ingénierie tunisienne à l’échelle internationale en encourageant la création de services à valeur ajoutée permettant l’émergence d’une nouvelle économie avec un fort potentiel d’employabilité.
MM. Mohamed Nasser Ammar et Marwan Mabrouk en discussion avec les jeunes développeurs du centre.
Rappelant l’importance de la formation des étudiants et des développeurs de contenus pour smartphones, qui constitue un vecteur d’exportation du savoir-faire tunisien, M. Mabrouk a indiqué les axes du programme ambitieux d’Orange Tunisie pour impulser la création d’applications mobiles tunisiennes. Dans ce cadre, des accords ont été signés avec de grandes écoles d’ingénieurs afin de prendre en charge les formations des élèves-ingénieurs dans le cadre de leur scolarité sur le développement des applications pour smartphones (iPhone et Androïd). L’Enit, l’Ensi, Sup’Com et l’Insat ont ainsi permis à leurs étudiants d’intégrer un nouveau module d’études consacré à cette discipline. Ce module est dispensé en une cinquantaine d’heures de cours. Les cours à l’Enit, commencé le 1er novembre, sont presque terminés. A Sup’Com, ils ont débuté en décembre. Dans les deux autres établissements, le démarrage est prévu début janvier.
En parallèle, des clubs ont été créés afin d’encadrer les étudiants au sein de leurs écoles.
Il s’agit d’un programme rigoureux où l’opérateur s’investit pleinement pour soutenir un maximum de développeurs tunisiens à s’insérer utilement dans l’industrie du contenu, a expliqué, de son côté, M. Thierry Marigny, directeur général d’Orange Tunisie.
Pour ne pas rater le tournant
Les utilisateurs de part le monde consacrent entre 80 et 90 minutes aux applications mobiles. Selon les prévisions des cabinets d’études, les utilisateurs d’iPhone et Android effectueront 18,7 milliards de téléchargements d’applications mobiles en 2014. 20 millions de tablettes iPad ont été vendues en 2010. Ce chiffre s’élèvera à 55 millions en 2011. M. Marigny, qui a cité ces chiffres, a ajouté: «C’est là un immense marché qui s’ouvre. Une nouvelle économie est en train de se mettre en place. Il y a une place à prendre. Et il ne faut pas rater le tournant».
D’où le programme mis en place par Orange Tunisie pour accompagner les jeunes développeurs tunisiens à créer des applications mobiles utiles pour la Tunisie, d’abord, mais aussi, et pourquoi pas, pour le marché international qui est en train d’exploser. A travers les applications mobiles qu’ils sont en train de développer, ces jeunes créateurs aideront à mieux faire connaître leur pays. Orange Tunisie ne se contentera pas de leur accorder des équipements (11 iMacs avec des écrans 17 pouces, 13 PC, larges gammes de smatrtphones), des logiciels, des SIMs de test Orange, un accès au réseau 3G, et, bien sûr, l’encadrement assuré par des experts tunisiens et étrangers, le groupe prendra en charge aussi les frais de souscription au programme de développement iPhone (on parle de 600 euros par application), le suivi de référencement, ainsi que la promotion du projet pour les 100 meilleurs développeurs tunisiens. Les domaines privilégiés sont la réalité augmenté, la géo-localisation, les jeux, les réseaux sociaux et le m-commerce). Sur ces 100 applications attendus, une dizaine sont déjà en phase de finalisation, a indiqué M. Marigny.
Pour arriver à ce premier résultat, dix ateliers de découverte ont été organisés, depuis septembre, à Tunis, Sousse, Sfax et, plus récemment, Bizerte. Chaque session a été suivie par 100 à 150 jeunes développeurs. Ce qui traduit l’engouement des jeunes tunisiens
Pour l’année 2011, M. Marigny annonce de nouveaux partenariats avec des fournisseurs de smartphones, davantage de rencontres et d’échanges avec la communauté des développeurs d’applications mobiles et plus de dotations aux meilleurs développeurs pour soutenir l’écosystème mobile en Tunisie.
Les jeunes surdoués savent désormais à qui s’adresser pour les aider à réaliser leurs projets.
R. K.
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