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De mauvaise gestion en grèves en sit-in, Carthage Cement a été paralysée et ses machines mises en échec par des pannes techniques et des approvisionnements gelés. Il est grand temps d'auditer l'entreprise.

Par Imed Bahri

Il ne fallait pas être devin. On l'avait écrit, le 3 juillet dernier sur Kapitalis, dans un article intitulé ''La Malédiction du ciment en Tunisie'': «Les conséquences directes de la gestion actuelle de Carthage Cement ne peuvent être que catastrophiques sur une entreprise dans un secteur stratégique et qui appartient à plus de 35% à l'Etat. Cette gestion tend – par malveillance ou par incompétence, ou alors les deux – à leurrer aussi bien l'Etat que les épargnants tunisiens, car Carthage Cement est cotée en bourse. Ainsi, et si ce style de gestion de Carthage Cement continue, on ne trouvera donc qu'une entreprise surendettée, techniquement mal en point et socialement perturbée.»

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Le naufrage confirmé par un surendettement effréné de l'entreprise.

Une mégalomanie dangereuse

Et voilà, nous y sommes maintenant! La mauvaise gestion inqualifiable de l'ex-directeur général Riadh Ben Khalifa n'a pas résisté aux dures réalités économiques et aux règles du management. Se prenant pour un prestidigitateur de la finance et de l'industrie, il a réussi – à un prix qu'on ne connaît pas encore – à mystifier quelques ministres (Ridha Saidi, Slim Ben Hamidane, et Slim Besbes) et à leur faire miroiter un pseudo succès industriel et financier. Les uns par incompétence, les autres par calcul, ont obtempéré à la mégalomanie dangereuse de ce directeur général. Tout cela s'est accompagné par de tristes mises en scène sur la mise en service de la cimenterie ou le gonflage de la valeur ses actions en bourse.

Mais ce théâtre financier managérial s'est très vite brisé sur les problèmes réels des conflits sociaux au sein de l'entreprise, provoqués par ce même directeur se prenant pour un Machiavel de la gestion économique et humaine.
De grèves en sit-in, l'entreprise a été paralysée et ses machines mises en échec par des défaillances techniques et des approvisionnements en matières premières gelés. La «mise en production» rapportée en grande pompe par les médias s'est avérée un mort-né et une immense farce économique et financière de mauvais goût.

Pour un audit approfondi

Ce naufrage n'a pas tardé à être confirmé par un surendettement effréné de l'entreprise et la plongée de son action à la Bourse. Tout cela a été favorisé par des appétits occultes et complices entre ce directeur et certains «cadres» du Groupe Al-Karama. Maintenant que «le Roi est nu», ce directeur n'a pas trouvé mieux à faire que de démissionner en espérant échapper aux conséquences et aux responsabilités de ses actes.

En plus, M. Ben Khalifa ne se gêne pas en prétendant qu'il a démissionné parce qu'il était pressenti au poste de ministre de l'Industrie pour succéder à... Mehdi Jomaa! C'est, en tour cas, ce qui a été chuchoté dans son cercle!

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Riadh Ben Khalifa rattrapé par sa mauvaise gestion. 

Maintenant que les choses sont ce qu'elles sont, les appétits s'aiguisent de nouveau autour de Chartage Cement! On va jusqu'à à affirmer que Ridha Saidi, l'ex-ministre chargé des Dossiers économiques et dirigeant d'Ennahdha, se «lèche les babines» pour reprendre le poste de Riadh Ben Khalifa! Pour que la curée se poursuive...

On avait demandé, il ya sept mois, sur ce même journal en ligne, un audit approfondi de cette entreprise et une revue de ses rouages administratifs et financiers afin de la sauver de la dérive et remettre au travail et aux postes de décision financière et technique ceux et celles qui sont capables de le faire.

Il est grand temps!

 

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