La Tunisie va découvrir, grâce au gouvernement Hamadi Jebali et au parti Ennahdha au pouvoir, un nouveau type d’investisseurs étrangers: les «islamiquement corrects». Tel ce Mohamed Souleimane Mhisni, psalmodieur du Coran de son état...
Par Imed Bahri
Cheikh Mohamed Souleimane Mhisni (nom qui s’écrit aussi Sheikh Mohammed Ibn Sulayman al-Mohaisany), qui a été reçu mercredi par le chef du gouvernement Hamadi Jebali et a promis de gros investissements en Tunisie dans les secteurs de l’agriculture, du tourisme, de l’immobilier et des programmes de logements sociaux, est, d’abord et contre toute attente, un homme de religion, qui a amassé une grosse fortune en exerçant le métier, très juteux en Arabie Saoudite, de psalmodieur du Coran. Cela ne s’invente pas…
Tous les chemins mènent à la Mecque
Né en 1965, Sheikh Mohammed Ibn Sulayman al-Mohaisany est l’un des plus célèbres prédicateurs et psalmodieurs du Coran d’Arabie saoudite. Il est aussi l’imam de la mosquée Al-Qotri la Mecque.
L’œuvre d’Al-Mohaisany comprend essentiellement des enregistrements de ses récitations et psalmodies du Coran.
L’homme, qui n’a pas fait d’école de commerce ni n’a suivi le parcours habituel d’un entrepreneur, se trouve aujourd’hui, grâce à sa belle voix et sa profonde piété, à la tête d’un groupe d’entreprises.
De simple commerçant de tissus prospère, il est devenu, aujourd’hui, le président du conseil d’administration de l’Entreprise Al-Mohaisany pour l’investissement et le développement, un groupe spécialisé dans la construction de tours (à La Mecque et Médine), d’ensembles résidentiels modernes. Mais aussi dans l’élevage, l’agriculture et même le transport maritime. Qui a dit que les études coraniques n’enrichissent pas son homme?
Reste une autre question: qu’est-ce qui attire aujourd’hui Sheikh Al-Mohaisany en Tunisie? Ce ne sont certainement pas les plages de sable fin, les terrasses fleuries de Sidi Bou Saïd ou les folies de la jet-set à Hammamet ou à Djerba. L’homme s’intéresse à la terre : l’immobilier, l’agriculture... Il voudrait aussi, on s’en doute, donner un coup de main à ses frères en islam : ses amis d’Ennahdha.
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