Le brouillage de la retransmission d’Al-Jazira sport pendant la Coupe du monde de football, en juin dernier, a-t-il été causé par Arab Radio and Television (Art), l’ancien concurrent principal de la chaîne qatarie?
Ce ne sont là que des suppositions alimentées par les révélations, jeudi, du journal ‘‘The Guardian’’. Selon ces révélations, dont le quotidien britannique s’est abstenu de citer les origines se contentant de citer «des documents secrets», le brouillage avait pour origine la Jordanie, ancien fief d’Art Sport.
La guerre des chaînes
La rude concurrence entre Al-Jazira Sport et Art était connue de tout le monde. Elle a même monté de plusieurs crans ces deux dernières années, quand Al-Jazira commençait à afficher son intérêt aux manifestations sportives régionales et internationales jusque-là monopolisées par Art.
Le torchon a fini par brûler en 2008 quand Al-Jazira Sport a présenté à l’Union arabe de football amateur (Uafa) une offre pour l’octroi des droits de retransmissions de la Ligue des champions arabes, une compétition «fanion» d’Art qui en est aussi le principal sponsor.
Le refus d’Art de céder, ou même de partager, cette compétition a poussé Al-Jazira Sport à tenter d’autres armes. Elle a d’abord mis son poids pour s’acquitter des droits des manifestations footballistiques plus prestigieuses, telles que la Ligue des champions d’Europe qu’elle a partagée avec Art en 2008, avant d’en devenir le diffuseur exclusif à partir de 2009, et la Coupe du Monde Fifa qu’elle a conjointement diffusée en 2006 avant d’en acquérir l’exclusivité.
Puis Al-Jazira Sport a mis le paquet pour «arracher» à Art ses commentateurs et présentateurs vedettes, notamment les Tunisiens Raouf Khlif, nommé chef du bureau de Rome puis Issam Chaouali, commentateur coqueluche du public arabe.
Al-Jazira Sport a donc raflé toute la mise en très peu de temps.
Conscients qu’ils ne peuvent plus rivaliser dans le domaine sportif, les responsables d’Art ont fini par jeter l’éponge. Vers la mi-2009, ils ont annoncé la fermeture de leurs chaînes sportives pour se concentrer sur celles du cinéma et des variétés.
Que le brouillage de la retransmission par sa chaîne sportive de la Coupe du monde de football en juin ait pour origine la Jordanie alimente ainsi les soupçons d’une possible réaction, voire vengeance d’Art.
Un possible «sabotage»
Le rapport du ‘‘Guardian’’ a indiqué qu’une action (le brouillage des signaux d’Al-Jazira) de cette ampleur-là nécessite des équipements hyper sophistiqués et très coûteux qui sont inaccessibles aux particuliers.
L’usage des anciennes installations qu’Art pourrait avoir laissées dans ses anciens locaux en Jordanie devient donc un argument en faveur d’un possible «sabotage» technique d’Art à l’encontre d’Al-Jazira.
Les dirigeants d’Art en sont-ils conscients? Les allégations révélées par ‘‘The Guardian’’, confirmées par la direction d’Al-Jazira et démenties par Amman, sont-elles fondées? Nul ne le sait pour le moment mais l’affaire prendrait probablement des dimensions inattendues.
M. T.
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Le brouillage de la retransmission d’Al-Jazira sport pendant la Coupe du monde de football, en juin dernier, a-t-il été causé par Arab Radio and Television (Art), l’ancien concurrent principal de la chaîne qatarie?
Ce ne sont là que des suppositions alimentées par les révélations, jeudi, du journal ‘‘The Guardian’’ http://www.guardian.co.uk/media/2010/sep/29/al-jazeera-world-cup-jordan. Selon ces révélations, dont le quotidien britannique s’est abstenu de citer les origines se contentant de citer «des documents secrets», le brouillage avait pour origine la Jordanie, ancien fief d’Art Sport.
La guerre des chaînes
La rude concurrence entre Al-Jazira Sport et Art était connue de tout le monde. Elle a même monté de plusieurs crans ces deux dernières années, quand Al-Jazira commençait à afficher son intérêt aux manifestations sportives régionales et internationales jusque-là monopolisées par Art.
Le torchon a fini par brûler en 2008 quand Al-Jazira Sport a présenté à l’Union arabe de football amateur (Uafa) une offre pour l’octroi des droits de retransmissions de la Ligue des champions arabes, une compétition «fanion» d’Art qui en est aussi le principal sponsor.
Le refus d’Art de céder, ou même de partager, cette compétition a poussé Al-Jazira Sport à tenter d’autres armes. Elle a d’abord mis son poids pour s’acquitter des droits des manifestations footballistiques plus prestigieuses, telles que la Ligue des champions d’Europe qu’elle a partagée avec Art en 2008, avant d’en devenir le diffuseur exclusif à partir de 2009, et la Coupe du Monde Fifa qu’elle a conjointement diffusée en 2006 avant d’en acquérir l’exclusivité.
Puis Al-Jazira Sport a mis le paquet pour «arracher» à Art ses commentateurs et présentateurs vedettes, notamment les Tunisiens Raouf Khlif, nommé chef du bureau de Rome puis Issam Chaouali, commentateur coqueluche du public arabe.
Al-Jazira Sport a donc raflé toute la mise en très peu de temps.
Conscients qu’ils ne peuvent plus rivaliser dans le domaine sportif, les responsables d’Art ont fini par jeter l’éponge. Vers la mi-2009, ils ont annoncé la fermeture de leurs chaînes sportives pour se concentrer sur celles du cinéma et des variétés.
Que le brouillage de la retransmission par sa chaîne sportive de la Coupe du monde de football en juin ait pour origine la Jordanie alimente ainsi les soupçons d’une possible réaction, voire vengeance d’Art.
Un possible «sabotage»
Le rapport du ‘‘Guardian’’ a indiqué qu’une action (le brouillage des signaux d’Al-Jazira) de cette ampleur-là nécessite des équipements hyper sophistiqués et très coûteux qui sont inaccessibles aux particuliers.
L’usage des anciennes installations qu’Art pourrait avoir laissées dans ses anciens locaux en Jordanie devient donc un argument en faveur d’un possible «sabotage» technique d’Art à l’encontre d’Al-Jazira.
Les dirigeants d’Art en sont-ils conscients? Les allégations révélées par ‘‘The Guardian’’, confirmées par la direction d’Al-Jazira et démenties par Amman http://www.guardian.co.uk/media/2010/sep/30/al-jazeera-world-cup-jordan, sont-elles fondées? Nul ne le sait pour le moment mais l’affaire prendrait probablement des dimensions inattendues.
M. T.
