Cher Si Ridha,
J’ai été très attentif à votre parution me concernant au sein de votre site et je vous remercie bien sincèrement de ne m’avoir pas censuré comme vous avez toujours su le faire tel qu’à l’époque du président Ben Ali où vous m’avez permis de m’exprimer avec la liberté que l’on me connaît dans les colonnes de votre hebdomadaire ‘‘L’Expression’’.
Comme vous avez pu le constater, je suis quelqu’un qui se situe du côté de la paix et non du côté de la guerre, la guerre étant la conséquence directe de l’échec du dialogue. Je suis de ceux qui favorisent le dialogue critique.
Dans l’affaire de notre compatriote Lotfi Messaoudi, je veux insister sur la nécessité de la prudence, car dans la négociation avec un Etat en guerre toutes invectives à l’encontre de quelques dirigeants que ce soit sont un frein à la poursuite de ce dialogue que j’ai amorcé avec la Libye et qui est actuellement interrompu pour les raisons que vous connaissez.
Le sang des Tunisiens vaut cher et je ne prendrai pour ma part aucun risque pour que Lotfi Messaoudi, qui est un prisonnier de guerre, puisse payer de sa vie par le simple fait de la critique journaliste aiguë à l’endroit d’un homme dont le meurtre est un réflexe.
Je ne pense pas qu’il faille faire de la politique par le simple fait de l’humeur ou du sentiment personnel mais il y a l’intérêt supérieur de la nation qui prévaut.
Ne faisons pas l’erreur de l’ancien président tunisien à l’endroit du Koweït. Soyons très prudents et regardons avec attention ce qui se passera dans les prochaines semaines, mais dans l’attente il faut savoir «sauver les meubles». Ce qui m’importe c’est plus le sort de Messaoudi que celui de Kadhafi.
Le régime Castriste est toujours là malgré la volonté des Etats-Unis d’Amérique. Je me garderai bien de faire de l’héroïsme diplomatique car si je dois émettre des réserves je les émettrais à l’endroit du Qatar et de l’Arabie Saoudite, qui abritent en toute impunité ceux qui ont contribué aux chaos ainsi qu’à la paupérisation de la nation tunisienne.
Vous qui êtes les défenseurs de la liberté, pourquoi il n’y a aucune manifestation hostile à ces pays qui, au mépris de la légalité internationale, agissent en toute impunité ...
En espérant avoir répondu à vos interrogations, vous pardonnerez mon sens profond de la Real Politik, c’est Nicolas Sarkozy qui me l’a appris ...
Bien Amicalement.
Lyès Ben Chédli
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