Ils s’appellent Tarek Dhiab, Nabil Maaloul, Nejib Limam, Hichem Khalsi, Issam Chaouali et autres Raouf Khelif. Ils sévissent sur la chaîne Al Jazeera Sport et contribuent à nous faire aimer davantage le football en commentant les matchs de la Coupe du Monde en Afrique du Sud.



Ce sont des stars à part entière, et pas seulement en Tunisie. Car ils sont célèbres dans tout le monde arabe et sont appréciés pour leurs qualités professionnelles, leur connaissance intime des arcanes du football mondial, mais aussi pour leur bonhomie et leur humour. Ils ont ceci en commun: ils sont Tunisiens, et ont commencé leur carrière sportive et/ou médiatique en Tunisie avant de rayonner à l’échelle arabe.

«Cap’tain Tarek»
A tout seigneur tout honneur, on commencera par Tarek Dhiab. Ancienne gloire de l’Espérance et de la sélection tunisienne, auteur de trois matchs de légende lors de la Coupe du Monde de football en Argentine, en 1978, qui a su, au crépuscule de sa carrière, se convertir dans les affaires, sans rompre avec sa passion de toujours: le football. Devenu consultant de la chaîne sportive cryptée ART, ses commentaires, souvent justes et imparables, et surtout sans complaisance ni langue de bois, lui ont valu le respect des téléspectateurs arabes. «Cap’tain Tarek» est, depuis plusieurs années, l’analyste attitré des matchs de football sur Al Jazeera Sport et l’un des piliers de la chaîne.    
Sur un autre registre, Hichem Khalsi, présentateur et directeur des programmes de la même chaîne, a débuté sa carrière comme journaliste sportif dans la presse écrite tunisienne à la fin des années 70. Il a loué ses services à l’hebdomadaire ‘‘Le Sport’’ puis au quotidien ‘‘Le Temps’’ avant de devenir, dans les années 1980, le présentateur vedette de ‘‘Dimanche Sport’’,  à la RTT (Radio-Télévision Tunisienne). A la chaîne nationale, il devient le spécialiste du football européen et présente, entre 1988 et 1996, l’émission ‘‘Sport dans le Monde’’. Sa notoriété lui vaut d’être appelé à Rome, où il rejoint le bouquet crypté Orbit. Après huit ans de travail comme présentateur, commentateur et producteur, il quitte Orbit, en 2004, pour Al Jazeera Sport où il devient au bout de deux ans directeur du bureau de la chaîne à Milan puis en 2009 directeur des programmes.
Nabil Maaloul est une autre ancienne gloire de l’Espérance et de l’équipe nationale. Milieu de terrain doué et créatif, ses triangulations ont longtemps émerveillé le public d’El Menzah et lui ont valu le surnom de «géomètre». Devenu entraîneur national adjoint de Roger Lemerre en 2002, il remporte avec l’équipe de Tunisie la Coupe d’Afrique des Nations en 2004. Après de brèves expériences comme entraîneur, il devient consultant d’Al Jazeera Sport, exercice dans lequel il brille, aidé en cela par sa gouaille, son charisme et sa grande connaissance du football.

Issam le «commentator»
Enfant du Bardo, Néjib Limam a fait les beaux jours du Stade Tunisien, son club de toujours. Cet ailier volant s’est aussi illustré en équipe nationale aux côtés de Tarek Dhiab, Hamadi Agrebi, Néjib Ghommidh et Khemaies Laabidi, au sein d’une sélection de rêve qui a fait merveille en Argentine en 1978. Apprécié de Tarek Dhiab, qui l’a placé en tête des joueurs doués qu’il a eu à côtoyer sur le terrain, Limam a terminé sa carrière professionnelle en Arabie saoudite. Devenu analyste de football, moins flamboyant que Tarek Dhiab et Nabil Maaloul, ses commentaires sont à son image: justes et pondérées. C’est tout naturellement qu’Al Jazeera Sport a fait appel à lui pour commenter les matchs du Mondial 2010.
On ne peut terminer ces mini-portraits croisés sans nommer les deux commentateurs les plus célèbres de la chaîne qatarie: Issam Chaouali et Raouf Khelif. Les deux ont commencé leur carrière en Tunisie avant de s’expatrier. Ils ont loué leurs services à des chaînes arabes basées en Europe, notamment ART, avant de rejoindre Al Jazeera Sport où ils se relayent aujourd’hui pour présenter les matchs de la Coupe du Monde 2010 avec une verve et un enthousiasme jamais démenties. Les deux Tunisiens sont souvent en lice pour le titre de meilleur commentateur sportif arabe de l’année, titre qui est souvent revenu au plus jeune d’entre eux: Issam Chaouali. La passion, l’enthousiasme, les envolées lyriques et l’humour ravageur sont la marque de fabrique de ce commentateur hors pair, un «commentator» dirait l’autre.

Pour compléter cette galerie des Tunisiens d’Al Jazeera Sport, il convient d’ajouter les noms des autres journalistes, présentateurs et commentateurs, un peu moins célèbres, comme Noureddine Hafsi, Moez Boulahia, Hadhami Laâjimi, Mohamed Lahbib Ben Ali, Tahar Omar et autres Nizar Lakhal. Ce qui fait des Tunisiens le plus important «contingent» opérant dans la chaîne sportive qatarie.

Imed B.

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