En réponse au communiqué du Syndicat national des journalistes tunisiens (Snjt), du 9 décembre, dénonçant le comportement de certains patrons de médias, Hannibal TV a licencié plusieurs journalistes.
Apparemment rien ne va et c’est la fuite en avant du côté de Choutrana II (La Soukra), siège de la chaîne de télévision privée Hannibal TV, fondée par Larbi Nasra et dirigée par son fils, l’avocat Habib Nasra.
Depuis quelque temps, l’administration multiplie les licenciements de ses journalistes «frondeurs». Tous ceux qui ont observé un sit-in demandant à l’administration l’amélioration de leur situation matérielle ou leurs conditions de travail ont été invités à rendre le tablier et à disposer.
Les journalistes renvoyés vendredi de la télévision sont ceux qui ont soutenus leurs 10 confrères en arrêt de travail. Ce sont Ibtissem Abdelkader, Aymen Amari, Houcem El Machey et Mokhless Kaoûbi.
La liste risque malheureusement de s’allonger. Et pour cause : le 12 décembre, le brassard rouge sera porté par les journalistes de divers organes publics et privés, de presse écrite et audio-visuelle, à la demande de leur Snjt. Seront-ils tous licenciés ? On pourrait le craindre…
Lotfi Sellami, attaché de presse de Hannibal TV, a multiplié les déclarations aux médias (Mosaïque FM, Shems FM et la Radio nationale) dénonçant la position de la secrétaire générale du Snjt et l’accusant de porter atteinte à la chaîne en incitant les journalistes à observer un sit-in, ajoutant que cela pourrait lui valoir d’un an à trois ans de prison.
Commentaire de Néjiba Hamrouni à Kapitalis : «Il ne manquerait plus que cela. La défense des droits des journalistes va-t-elle devenir un délit passible de prison ?»
On aura tout vu sous Ben Ali, mais l’ancien dictateur n’est pas allé jusqu’à criminaliser les sydicalistes.
Z. A.
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