Cette visite, la première d’un Premier ministre tunisien à l’étranger depuis la chute de l’ex-président Ben Ali, le 14 janvier, marque le retour de la Tunisie sur la scène diplomatique, après trois mois d’instabilité politique.
A son arrivée à l’aéroport d'Alger, M. Caïd Essebsi a été accueilli par le chef du gouvernement Ahmed Ouyahia et le ministre délégué chargé des Affaires maghrébines et africaines Abdelkader Messahel.
«Je viens informer les autorités de la situation en Tunisie et écouter leur avis», a, ainsi fait savoir le Premier ministre, qui a eu, plus tard dans la journée, un entretien avec le président Abdelaziz Bouteflika.
La révolution en Tunisie a contribué au «renforcement de la volonté populaire, ce qui a consolidé les liens de fraternité et de coopération avec les peuples frères, notamment les peuples voisins liés par un destin commun de par les facteurs stratégiques, amicaux et historiques qui les unissent», a déclaré le Premier ministre cité par l’Aps.
«Le saut qualitatif opéré dans la vie des Tunisiens a engendré des données diverses sur les plans national, régional et international», a encore affirmé M. Essebsi, considérant que les Algériens étaient les «mieux placés» pour servir d’interlocuteurs avec lesquels il serait possible d’«opérer un échange de points de vue».
Akram Belkaïd, un confrère algérien basé à Paris, s’est interrogé récemment sur le silence de l’Algérie vis-à-vis de la révolution tunisienne. «A Tunis, à Sfax ou ailleurs, on est dérouté par la froideur d’Alger», bote Belkaïd. Il ajoute: «En un mot, ce pays qui vient de se libérer de ses chaînes attend encore le grand discours fraternel et amical qui viendrait de notre capitale. Un discours qui saluerait d’abord le courage des Tunisiennes et des Tunisiens et qui proclamerait de manière solennelle que notre pays saura être aux côtés de son voisin dans la période incertaine qui débute.»
En bon diplomate, M. Essebsi a tenu un discours d’ouverture et d’amitié, tournée vers l’avenir. La révolution tunisienne est une donnée nouvelle avec laquelle tous les gouvernements de la région vont devoir composer.
M. Essebsi est attendu aujourd’hui au Maroc où il achève sa mini-tournée maghrébine.
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