Son secrétariat, qui a annoncé l’information, n’a pas précisé les raisons de cette visite, mais on peut en imaginer l’objet : étudier avec les autorités tunisiennes le moyen d’endiguer l’afflux, depuis le début de l'année sur la petite île italienne de Lampedusa de quelque 22.000 immigrants clandestins, dont plus de 16.000 sont venus en grande majorité de notre pays.
Les reproches de Berlusconi à la Tunisie
Cependant, Berlusconi a reproché jeudi à la Tunisie de ne pas respecter sa promesse de contenir l’afflux d’immigrants. «L’Italie s’est engagée financièrement pour contribuer à la reprise économique des villes tunisiennes et, en échange, il était prévu que le gouvernement tunisien bloque le départ des embarcations de ses ports et accepte le rapatriement de ses ressortissants», a déclaré Berlusconi. Or «cela ne se passe pas comme cela», a-t-il ajouté.
La veille, au cours d’une visite à Lampedusa, il s’est donné «48 à 60 heures» pour renvoyer de l’île italienne les milliers de clandestins tunisiens qui y ont échoué depuis le 14 janvier. Sept navires pour 10.000 places sont mobilisés pour assurer ce rapatriement massif des migrants.
Interrogé, mercredi soir, sur l’émigration des Tunisiens vers Lampedusa, le Premier ministre par intérim Béji Caïd Essebsi a souligné, pour sa part, la nécessité pour l’Union européenne (UE) d’aider la Tunisie à résoudre ce problème. D’autant que notre pays fait face à un afflux important de réfugiés en provenance de la Libye, aux prises avec une guerre civile. M. Essebsi a aussi estimé que les quelques 16.000 de Tunisiens arrivés à Lampedusa depuis janvier dernier ne sont rien en comparaison avec les 180.000 réfugiés de Libye accueillis par la Tunisie et dont un grand nombre ont été évacués dans leurs pays.
2.300 immigrés ont déjà été évacués de Lampedusa
Le transfert sur le continent italien de milliers d’immigrés tunisiens depuis Lampedusa était suspendu vendredi matin en raison du mauvais temps mais pourrait reprendre dans la soirée si le vent se calme, a annoncé la capitainerie du port.
Plus de 2.300 immigrés ont déjà été évacués de Lampedusa jeudi à bord de deux navires vers un centre d'accueil à Manduria, dans les Pouilles, une région du sud de l’Italie, avant la suspension des opérations pour cause de mer houleuse.
Le premier des deux navires, l’Excelsior, est arrivé vendredi matin dans le port militaire de Tarente avec environ 1.700 immigrés à bord qui doivent être transportés à bord d’autocars au campement de Manduria. Le deuxième navire avec environ 600 personnes à bord doit arriver vers 12h00 Gmt dans le même port.
A Lampedusa, trois navires, dont un militaire, le San Marco, et un civil d’une capacité de 2.000 places, le Serena, attendent de pouvoir accoster, un vent de 20 nœuds empêchant leurs manœuvres dans le petit port, selon la capitainerie. Sur place, il reste toujours près de 4.000 immigrés.
Le gouvernement a préparé un plan pour l’hébergement de 10.000 immigrés, une mesure temporaire avant leur rapatriement vers la Tunisie.
Z. A.
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