altLe nouvel ambassadeur de France en Tunisie vient à un moment déterminant de la transition politique dans notre pays. Son expérience diplomatique et sa science politique lui seront très utiles pour préserver les relations bilatérales.

Par Sadok Chikhaoui*


François Gouyette est l’une des grosses pointures du quai d’Orsay, le ministère français des Affaires étrangères. Sa nomination à la tête de l’ambassade de France en Tunisie est un geste politique fort, au moment où Paris cherche à créer les conditions d’un nouveau départ des relations franco-tunisiennes, quelque peu malmenées ces derniers temps. Cette nomination intervient à un moment crucial de l’histoire de notre pays, dans son difficile cheminement vers la démocratie… ou les abysses d’une nouvelle dictature obscurantiste.

Renforcer le respect et l’amitié qui nous lient

La France, notre principal partenaire dans tous les domaines, doit retrouver le rang diplomatique qui lui revient dans le respect et l’amitié qui nous lient. Plus d’un demi-million de Tunisiens vivent en France, beaucoup sont devenus Français, et des centaines de milliers de personnes traversent les frontières dans les deux sens.

François Gouyette, diplomate aguerri, est sans aucun doute l’homme de la situation. Ancien conseiller diplomatique de Jean-Pierre Chevènement, ce ministre qui a démissionné en pleine guerre du Golfe en signe de protestation, François Gouyette a été ambassadeur apprécié aux Emirats arabes, ambassadeur chargé du processus de Barcelone, et dernier représentant de la France à Tripoli, avant la chute de Kadhafi. Il avait senti, bien avant tout le monde, le vent de révolte qui souffle sur ce pays. La suite on le connait.

Parfait arabisant, il est aussi un humaniste et un musicien à ses heures, tout en étant virtuose du piano et du luth oriental,

Souhaitons-lui bonne chance.

* Tunisien résident à Dar Essalem.


Article du même auteur dans Kapitalis :

Le parti islamiste tunisien n’est pas soluble dans la démocratie