Ce texte constitue les bonnes feuilles du ''Dictionnaire des noms propres'' de la république du Tunistan qui sera publié en l'an 1499 de l'Hégire. Toute ressemblance, etc.
Par Karim Ben Slimane*
Ghannouchi Rached, «Radhia Allahou 'anhou» (Dieu l'agrée), Sa sainteté Cheikh Rached a été le fondateur du Saint Parti Ennahdha. Le Cheikh a été l'unique instigateur de la révolution du 8 Safar 1432 qui a chassé le tyran Ben Ali. Ainsi, est-il le père de la République islamique du Tunistan. Il a mené une lutte sans concessions contre les dictatures de Bourguiba et de Ben Ali et fut le guide spirituel de la sainte révolution.
L'appel historique de sa Sainteté à descendre dans la rue depuis son exil forcé de Londres en Muharram 1432 a été entendu par des millions de Tunistannais. Le 8 Safar la foule a battu le pavé de la mythique avenue Cheikh Qaradhaoui scandant «Dégage» contre Ben Ali et criant longue vie à sa Sainteté Cheikh Rached, «Radhia Allâhou 'anhou». Il a été élevé au rang de Guide Suprême de la République islamique du Tunistan en l'an 1437. C'est à lui que nous devons le remplacement de l'appellation impie et profane Tunisie par le nom béni par Dieu Tunistan.
Brillant intellectuel et penseur prolifique, sa Saintenté Cheikh Rached, «Radhia Allâhou 'anhou», est considéré comme le plus grand théoricien du renouveau de l'islam moderne. Ses livres sont utilisés jusqu'à aujourd'hui comme manuels dans toutes les universités du Tunistan.
La disparition du grand Cheikh a plongé le Tunistan dans un deuil d'un an. Deux ans après ce triste événement, un conclave de cent illustres Ulémas qui s'est réuni à Doha a décidé à l'unanimité de compter désormais le Cheikh Rached Ghannouchi, «Radhia Allâhou 'anhou», comme le onzième promis au Paradis.
Sous son règne le Tunistan a connu un essor économique et intellectuel sans précédent.
Abu Iyadh. Surnommé le Conquérant et élevé au rang de Grand Soldat de Dieu. Il a fondé et dirigé l'aile militaire du Saint Parti et a mené de nombreuses conquêtes et attaques contre les ennemis de l'islam. Sous le règne de Hicham Larayedh, il a été nommé chef des trois armées de Dieu du Tunistan.
Almi Adel. Considéré comme l'un des hommes de science les plus importants du Tunistan, Adel Almi a été le fondateur de l'Académie islamique du Tunistan qu'il a présidée pendant plus de vingt-cinq ans jusqu'à ce que Dieu l'ait rappelé à ses côtés. Véritable puits de science on lui doit de nombreuses théories notamment en médecine, en économie et en géophysique. En l'an 1450, il a été le récipiendaire du Prix Cheikha Moza (anciennement Prix Nobel racheté par la Qatar) pour ses travaux en géologie qui ont montré le lien évident entre le port de la mini-jupe par les femmes et les tremblements de terre. A son initiative, le laboratoire musulman de la médecine par la «roqia» voit le jour en 1455. Suivant sa recommandation, les universités de médecine ont délaissé leurs enseignements impies pour se consacrer à l'enseignement de la «Sira» et du coran.
Adel Almi a aussi inventé le vaccin contre le SIDA en élaborant une invocation à Dieu capable de vaincre la maladie et de l'extraire du corps du croyant.
Adel Almi est un autodidacte qui ne s'est jamais laissé séduire par les théories impies de l'Occident. C'est dans le Saint Coran et la «Sira» qu'il puise toute sa science et son savoir universel. Il a été élevé au rang de Grand Uléma du Tunistan.
Badi Sihem. Surnommée la vierge de Carthage, elle a servi avec dévotion et loyauté tous les locataires du palais. Ses talents de recrutement d'odalisques et de jeunes éphèbes pour servir dans le harem du palais ont été loués par tous ses suzerains. Connue aussi pour l'attention qu'elle a toujours portée aux affaires sociale du Tunistan, Sihem Badi a œuvré à la diffusion des jardins d'enfants coraniques et milité avec Habib Ellouze, dont elle a été très proche, à l'abaissement de l'âge du mariage des jeunes femmes à 12 ans.
Sihem Badi a été une grande militante et théoricienne d'une sexualité précoce chez les enfants.
Belaïd Chokri. Avocat et homme politique qui a appartenu à la mouvance de la gauche hérétique. Il a été mêlé à plusieurs scandales de mœurs et des affaires de malversations financières. Il a succombé à un règlement de compte commandité par son rival Hamma Hammami.
Ben Ali Zine El-Abidine. Surnommé le Abu Lahab de l'ère antéislamique et prérévolutionnaire du Tunistan. Il a succédé au grand Satan Bourguiba. Ben Ali a mené une guerre sans merci contre l'islam et les musulmans et a continué l'entreprise impure de propagation du vice et du blasphème et d'ouverture sur l'Occident impie. Son mal a été contenu grâce à la sainte révolution que le Grand Cheikh Rached, «Radhia Allâhou 'anhou», a menée.
Ben Brik Taoufik. Considéré comme un grand ennemi de l'islam. Ecrivassier ordurier et irrévérencieux Taoufik Ben Brik a été lapidé publiquement et empalé en l'an 1443. Sa figure est utilisée jusqu'à aujourd'hui pour représenter Satan.
Ben Gamra Faouzi. Après une longue chevauchée dans la musique impie et une vie dissolue, le tout puissant le guida vers le droit chemin. Après sa repentance, Faouzi Ben Gamra trace sa destinée dans les chants religieux et s'illustre dans cet art sacré. Il a occupé entre 1440 et 1450 le ministère de la culture islamique. Farouche défenseur de l'art sacré, il a mené pendant toute sa vie une lutte contre la musique hérétique. Ainsi a-t-il fermé tous les conservatoires de musique, interdit le rap et le mezoued.
Ben Jaâfar Mustapha. Médecin et homme politique. Il a été ambassadeur du Tunistan au Kazakhstan pendant dix ans.
Ben Salem Moncef. Homme politique, membre distingué du Saint Parti et homme de science. Il a occupé le poste de ministre de l'enseignement supérieur pendant plus de trente ans. On lui doit de grandes réformes de l'université dont notamment l'interdiction de la mixité et la création des universités féminines dédiées à l'enseignement des pratiques de l'islam dans l'éducation des enfants. Moncef Ben Salem a par ailleurs imposé le niqab dans les universités et dans la rue pour toutes les femmes à partir de l'âge de dix ans.
Ben Toumia Sonia. Femme politique et membre honorable du Saint Parti. Madame Ben Toumia a été une grande femme de lettre. Elle a été la représentante permanente de la Tunisie auprès de l'Organisation internationale de la francophonie ainsi qu'auprès de l'Unesco où ses allocutions étaient toujours attendues et appréciées par l'assistance. Après un engagement politique que le Tunistan reconnait et salue encore, Sonia Ben Toumia a vaqué à une brillante carrière de romancière et de linguiste. Elle a travaillé à la rédaction du dictionnaire moderne de la langue française qui a été plébiscité par l'Académie Française.
En l'an 1460 de l'hégire son roman ''La coupure d'eau et le mariage de Fatouma'' a remporté l'auguste prix littéraire Cheikh Hamad Al-Thani (anciennement prix Goncourt racheté par le Qatar).
Bouchlaka-Abdel Essalem Rafik. Homme politique, membre distingué du Saint parti Ennahdha et l'un des plus illustres diplomates du Tunistan. On lui doit l'établissement de liens d'amitiés solides avec le Turkménistan, le Kazakhstan, l'Ouzbékistan, le Kirghizistan et le Tadjikistan. Il a aussi accordé de nombreux avantages à nos frères Qataris resserrant ainsi les liens de fraternité entre les deux peuples. En l'an 1445, l'Emir du Qatar l'a décoré de l'insigne du mérite pour avoir dépénalisé la pédophilie pour les Qataris en Tunisie.
Bouazizi Mohamed. Grand martyr de la révolution et membre du Saint parti. Son acte sacrificiel par lequel il s'est immolé par le feu a été l'étincelle qui a déclenché la sainte révolution. Mohammed Bouazizi a été un membre très actif du Saint Parti Ennahdha depuis sa tendre enfance. Son activisme dans le Saint Parti est resté secret jusqu'à ce que le Grand cheikh Ghannouchi «Radhia allahou 'anhou» l'ait choisi pour exécuter l'acte martyr qui a précipité la chute de Ben Ali.
Bourguiba Habib. Le plus grand ennemi de l'islam, auteur de la plus grande farce de l'histoire du Tunistan. En faisant croire qu'il a chassé le colon français, il a en réalité renforcé sa présence en propageant ses valeurs impies. Le tort que Bourguiba a causé à l'histoire du Tunistan est incommensurable. Il a libéré la femme et a aboli la polygamie contre la volonté de Dieu et l'esprit du Coran.
Non content de bafouer allègrement les enseignements du tout puissant, il a tenté d'entrainer les Tunistanais dans une vague d'abjuration de leur foi en les incitant à enfreindre les règles du jeûne et à déserter les maisons de Dieu.
Mégalomane et imbu de lui-même jusqu'à en devenir malade, Bourguiba s'est fait construire un mausolée à sa gloire dans sa ville natale Al-Kadissia (anciennement Monastir). Le grand Cheikh Rached, «Radhia Allâhou 'anhou», guidé par la parole de Dieu a transformé ce mausolée en déchetterie.
Bouzid Nouri. Cinéaste sans talent inféodé au pouvoir de Ben Ali et grand ennemi notoire de l'islam. Il a été excommunié par le grand tribunal islamique en raison de ses œuvres hérétiques et lapidé publiquement dans la grande place Amrou Ibn El 'As en l'an 1440 de l'hégire.
Brahmi Mohamed. Homme politique, figure de proue d'un mouvement hérétique à la gloire de Nasser, autre grand ennemi de l'islam. Il a été assassiné par des cambrioleurs qui s'étaient introduits dans son domicile.
Caïd-Essebsi Beji. Homme politique, surnommé le Noé de la politique. Il a été jusqu'à l'âge de 133 ans président du parti clandestin Nida. Il s'est exilé en Algérie d'où il a continué à diriger les activités terroristes de son parti dont la finalité n'était que de restaurer le bourguibisme impur au Tunistan.
Chourou Sadok. L'un des personnages politiques les plus illustres de l'histoire du Tunistan avec sa Sainteté le Grand Cheikh Rached Ghannouchi, «Radhia Allâhou 'anhou». Il est l'arrière-grand-père d'Al Mahdi premier descendant de la dynastie des Chourou.
Il a été élevé au rang de Grand Gardien de la Révolution et il a présidé le Haut conseil révolutionnaire pendant plus de vingt-ans.
Sadok Chourou a milité toute sa vie pour un islam rigoureux et fidèle aux sources. Il a combattu de toutes ses forces les syncrétismes et les tentatives d'interprétation du Saint Coran.
En l'an 1441, Sadok Chourou fait voter une loi qui donne au Haut tribunal islamique le droit d'interdire les livres jugés contraires à l'islam. Un autodafé des livres de la bibliothèque nationale et du fonds des toutes les universités tunisiennes a été organisé en l'an 1445 sous le haut patronage de Sadok Chourou.
La décennie 1450 entière a été dédiée à des procès par contumace, intentés aux auteurs et aux œuvres ayant attenté au caractère sacré de l'islam pur. Sadok Chourou, qui a présidé ces procès a prononcé une peine posthume d'excommunication et de mort contre Mahmoud Messâadi. Son livre ''Al islam assafi'' dans lequel il a consigné sa théorie de la purification de l'islam est considéré comme l'œuvre intellectuelle la plus influente du siècle.
Chourou Al-Mahdi. Premier chef de gouvernement issu de la dynastie des Chourou. En 1489, il renverse Marwen Larayedh et établit le règne de sa descendance au Tunistan. Adepte d'un islam pur et rigoriste, il a très tôt épousé la théorie de la purification de l'islam que son arrière-grand-père le Grand Cheikh Sadok Chourou a élaborée.
Ellouze Habib. Homme politique et fidèle compagnon de Sa Sainteté Cheikh Rached, «Radhia Allâhou 'anhou». Il a été ministre des affaires sociales pendant vingt ans et l'artisan de grandes réformes sociales et économiques. Habib Ellouze a réintroduit la polygamie en Tunisie et a fait porter de quatre à six femmes le nombre d'épouses permises pour un homme. Il est surtout connu pour avoir été à l'origine de l'agence islamique pour l'excision dont il a supervisé personnellement les premières campagnes. Habib Ellouze a été élevé au rang de Grand Sabre de la République du Tunistan.
El Ouertani Naouefel. Présentateur télé et figure de proue du journalisme au Tunistan. Il s'est illustré dans l'animation d'un talk-show sur la Radio Mosaïque puis dans un pastiche de l'émission de John Stewart ''The Daily' Show'' sur la chaîne de télé Attounistania. Par la suite Naoufel el Ouertani s'est vu confier la présentation du journal de vingt heures, le journal de treize heures, des émissions sportives, la météo, des émissions de cuisine, des émissions de bricolage, des émissions sur l'agriculture et enfin la rubrique religion de toutes les chaînes de radio et de télé du Tunistan. Pour lui rendre hommage le Haut conseil pour la sauvegarde et la modernisation de la langue arabe a introduit le mot «ouertaniaa», nouveau nom pour signifier la télévision.
Hammami Hamma: Politicien ayant appartenu à la mouvance impie de la gauche reconnu comme grand ennemi de l'islam. Il a été accusé et écroué par le Haut tribunal islamique pour le meurtre sur son rival Chokri Belaïd. En l'an 1438, Hamma Hammemi a été lapidé dans la place publique Amrou Ibn el 'Ass et empalé devant le siège du Saint parti Ennahdha.
Hamzaoui Mohammed Amine. Figure du grand banditisme et Caïd de la plus grande nébuleuse de distribution clandestine de musique impie. Il a été jugé coupable d'hérésie et lapidé publiquement en l'an 1445. Le Haut tribunal islamique a interdit toutes ses chansons ainsi que toutes les chansons rap.
Jaziri Houcine. Homme politique et figure importante du Saint parti. Il a occupé plusieurs portefeuilles dont celui de l'immigration et des Tunistanais à l'étranger. Après une longue carrière politique, Houcine Jaziri s'est consacré aux affaires et devenu en l'an 1450 grâce à la bénédiction de Dieu le plus grand bienfaiteur de la société tunistannaise. Il a créé et dirigé de nombreuses entreprises dont la plus grande chaîne de Kebab de porc halal et le plus grand réseau de maisons-closes régies par les préceptes de l'islam rendues possibles grâce à l'exégèse du Gardien Suprême de la révolution, le Grand Cheikh Rached, «Radhia Allâhou 'anhou».
Jebali Hamadi. Membre imminent du Saint Parti dont il a été le secrétaire général. M. Jebali a occupé de nombreux postes honorifiques au Tunistan tels que le président du Haut conseil de l'organisation du Pèlerinage pour la Mecque ainsi que le président du musée à la gloire de sa sainteté Rached Ghannouchi, «Radhia Allâhou 'anhou».
Karoui Hamed. Ancien ministre du tortionnaire Ben Ali. Il a profité de la brise de liberté que le Cheikh Rached, «Radhia Allâhou 'anhou», a fait souffler sur le Tunistan pour rassembler les anciens adeptes du culte satanique du destourisme. En l'an 1438, il fut interné à l'hôpital psychiatrique pour délire sénile.
Laabidi Maherzia. Femme politique honorée du titre de protectrice de l'islam. Elle a été élue première présidente de l'Assemblée nationale constituante en l'an 1437 et réélue à l'unanimité à cinq reprises. Elle a dédié toute sa vie à la rédaction de la constitution qui reste encore inachevée jusqu'à nos jours.
En l'an 1445 Madame Maherzia Laabidi est devenue l'égérie du grand couturier Karl Lagerfeld pour sa collection printemps fleuri destinée au Moyen-Orient.
Larayedh Ali. Homme politique et membre illustre du Saint Parti. Il a dirigé plusieurs gouvernements du Tunistan entre 1436 et 1450. Ali Larayedh a été élevé au rang de Grand Sabre de la république du Tunistan. En l'an 1449 et avec l'assentiment du Haut conseil de la choura du Saint Parti, Ali Larayedh a légué son poste de chef du gouvernement à son fils qui est devenu le deuxième chef du gouvernement de la dynastie des Larayedh.
Larayedh Hichem. Fils d'Ali Larayedh et père de Yazid Larayedh. Après son ascension au trône Hichem s'est donné le surnom d'Al Montasser (le Vainqueur). Homme à poigne, réputé pour sa vivacité et sa dureté, Hichem a entrepris un grand chantier de chasse aux hérétiques et aux ennemis de l'islam. Sous son règne, plus de 100.000 exécutions d'apostats et d'ennemis de l'islam ont eu lieu avec la bénédiction de Dieu.
Larayedh Marwen. Fils de Hichem Larayedh et petit-fils d'Ali Larayedh. Il a succédé à son père Hichem qu'il a choisi comme le deuxième héritier du trône des Larayedh. Il s'est choisi le surnom d'Al Bassel (le Vaillant). Il a continué la lutte contre l'hérésie et les cultes déviants. En l'an 1480, il a été renversé par Al Mahdi Chourou, arrière-petit-fils du Grand Cheikh Sadok Chourou.
Mourou Abdelfattah. Ancien membre du Saint parti exclu par le Haut conseil de la choura et condamné à l'exil au Maroc après avoir tenté de créer un deuxième parti politique fondé sur de fausses valeurs de l'islam.
*Spectateur rigolard.
Articles du même auteur dans Kapitalis:
Tunisie : Et si la révolution était encore à faire?
Tribune : Moins de testostérone en politique, et les Tunisien(ne)s iraient mieux
Politique : Les Tunisiens n'ont pas fini de «tuer» Bourguiba