Il convient de chercher des consensus dans le domaine économique, comme cela a été fait, dans le domaine politique, grâce au Dialogue national parrainé par le Quartette.
Par Selma Mabrouk*
Après le consensus trouvé sur la Constitution et sur le nouveau gouvernement, la question économique revêt aujourd'hui et à juste titre la grande priorité pour tous les acteurs politiques et pour la société civile. Le mécanisme de médiation qui s'est mis en place au fur et à mesure pendant les deux années précédentes, et dont la forme aboutie est le Dialogue national sous l'égide du Quartette, doit être utilisé pour résoudre les nombreux problèmes révélés par la situation économique actuelle. Les choix dans ce domaine devront dorénavant obéir à la règle de la concertation préalable dans ce cadre idéal qu'est le Dialogue national, qui réunit autour de la table de négociation l'UGTT et l'Utica (pour la seconde fois en 70 ans, la première étant vers les années cinquante), ainsi que la majorité des partis politiques actifs. Il nous faut rompre avec le fonctionnement observé par la troïka dans ce domaine, qui n'a fait que partir à l'aventure avec des choix faits en catimini par le gouvernement et des propositions de lois votées dans l'urgence et souvent grâce à la simple majorité des voix de son groupe. Il nous faut aussi parvenir à une clarification des moyens disponibles, à cerner quels seraient les secteurs propres à la Tunisie qui pourraient être rentables à court et moyen terme, observer une prudence budgétaire, décortiquer le devenir des taxes pour optimiser les réformes envisageables. La participation de la société civile devra être incontournable pour éviter au maximum le mécontentement des secteurs concernés, à contrario du modus operandi antérieur. Et les grands dossiers brûlants ne manquent pas: Partenariat public-privé, réforme de la caisse de compensation, nouveau code d’investissement et réforme fiscale, politique de l'énergie (gaz de schiste et énergie solaire en particulier), réhabilitation d'institutions nationales (Tunisie Telecom, Tunisair, STB-BH-BNA), etc. * Députée d'Al Massar - Bloc démocratique. Articles de la même auteure dans Kapitalis: |