Troika-Banniere

Un peuple qui vote à nouveau pour l'ancien régime de la Troika, qui a failli plonger notre pays dans un abîme sans fond, n'est pas un peuple digne de respect.

Par Moez Ben Salem

Cheikh Rached Ghannouchi a récemment affirmé sur les ondes d'une radio «qu'un peuple qui vote à nouveau pour les symboles de l'ancien régime n'est pas un peuple digne de respect».

Pour une fois, je partage totalement la vision du président du parti Ennahdha. En effet, les symboles de l'ancien régime, celui de la Troika, l'ancienne coalition gouvernementale dominée par les islamistes, qui a gouverné la Tunisie pendant deux interminables années (décembre 2011-janvier 2014), a fourni un rendement catastrophique et ont failli plonger notre pays dans un abîme sans fond..

Un gouvernement d'honorables opportunistes

Faut-il rappeler qu'au lendemain des élections du 23 octobre 2011, les partis Ennahdha, CpR et Ettakatol ont mis en place un gouvernement pléthorique composé de près d'une centaine de ministres et de secrétaires d'Etat, sans oublier la cohorte de conseillers très spéciaux?

Les membres de ce gouvernement d'honorables opportunistes n'étaient pas choisis sur la base d'une quelconque compétence et leur objectif n'était pas de servir la Tunisie, loin de là. Pour ces gens, notre pays n'était qu'un gâteau qu'il fallait partager!

Il a en a résulté une gouvernance d'une médiocrité sans limite qui a fait que notre pays régresse dans tous les domaines, que la situation économique se dégrade dangereusement, que le chômage grimpe, que l'inflation monte en flèche, que la situation sociale devienne délétère et, pour couronner le tout, que le terrorisme s'installe dans notre pays, altérant son image de la Tunisie dans le monde.

Pour une bonne majorité de Tunisiens, il a fallu attendre deux longues années de souffrance pour se débarrasser enfin de ce gouvernement bancal, qui n'a pas quitté la scène politique de son plein gré, mais qui en a été éjecté.

Les hommes du passif

En effet, les assassinats politiques de deux grandes figures de l'opposition, les regrettés Chokri Belaid et Mohamed Brahmi, ont poussé les Tunisiens dignes à sortir massivement dans la rue, pendant de longues semaines, pour exiger le départ du gouvernement Larayedh. Leur détermination a fini par avoir raison du régime de la Troika qui, comme cela est arrivé à celui de Ben Ali 3 ans auparavant, a fini par abdiquer.

Les Tunisiens sont appelés à se rendre aux urnes dans quelques semaines pour élire les membres de l'Assemblée nationale et donc indirectement un nouveau gouvernement, puis un nouveau président de la république.

En mon âme et conscience, je suis persuadé que le peuple tunisien tirera les leçons de la triste expérience du 23 octobre 2011 et élira des personnes dignes de diriger notre pays car, comme l'a si bien dit le cheikh Ghannouchi, «un peuple qui vote à nouveau pour les symboles de l'ancien régime n'est pas un peuple digne de respect»!

Illustration: De gauche à droite, les symboles de l'ancien régime: Mustapha Ben Jaafar, Moncef Marzouki, Rached Ghannouchi et Hamadi Jebali.

 

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