Les Etats-Unis, à l’occasion de différentes réunions avec la France, il y a plusieurs années, avaient déjà présenté l’idée aux Français, qui ont absolument refusé l’hypothèse d’un courant de pensée à obédience musulmane au sommet du pouvoir en Tunisie. Peu de temps après, les notes Wikileaks ont été publiées.
Lissage du discours islamiste
L’arrivée d’Obama a changé la donne dans les services américains et des analystes qui n’étaient pas écoutés l’ont davantage été surtout que leurs théories étaient plus crédibles. Notamment l’idée que le chantage des dictateurs selon lequel c’était eux ou les terroristes semblait de moins en moins tenable. Les
dictateurs étaient de plus en plus hais (même par ceux qui les avaient mis au pouvoir et l’islam radical ne s’est jamais aussi bien porté (en Tunisie ou ailleurs).
Par ailleurs, le mouvement islamiste Ennahdha, par ses longues années d’exil, s’est nourri de principes et de cadres «occidentalisés», ce qui a
entrainé un lissage de son discours.
De toute façon, Ennahdha a doublement les mains liées et, contrairement à la peur qu’ont certains, il a une marge de manœuvre limitée. Personne n’acceptera, à l’intérieur de la Tunisie comme à l’extérieur, une politique islamiste. Par ailleurs, Ennahdha (et c’est sa grande faiblesse, d’où sa volonté d’enrichir son nombre de cadres businessmen) a un programme économique faible et ses réseaux en matière économiques sont limités.
Des alliances incontournables
Ce point fait que les autres partis, notamment ceux portés sur les questions économiques et libérales, devraient pouvoir avoir une place de choix et s’allier avec Ennahdha. Ce serait une bonne chose pour la Tunisie. De toute façon aucun parti ne peut tenir le volant de la Tunisie tout seul. Tous sont assez forts pour exister mais trop faible pour conduire la Tunisie. Des alliances de fait se feront de toute façon et ce sera mieux ainsi pour notre petit pays.
Toutes ces idées se fondent sur des recherches et des analyses et ne reposent sur aucun contact direct ou fait matériel auxquels j'aurais pu avoir accès directement.