Rachid Merdassi écrit de Londres – Le véritable problème du tourisme tunisien, c’est l’incompétence des cadres de l’Office national tunisien du tourisme (Ontt) chargés du marketing et de la vente.


Les récentes déclarations de Mehdi Houas, ministre du Commerce et du Tourisme, sur une prochaine reprise du niveau des flux touristiques en Tunisie, ne convainquent point. Quant à ses arguments démagogiques sur les axes de réforme du secteur (diversification, endettement des hôteliers et renforcement du niveau des services…), on les entend depuis la nuit des temps.

Incompétences humaines

Tout d’abord le vrai baromètre de santé de la saison, ce sont les entrées européennes, hors apport des marchés algérien et libyen qui ne fait que gonfler artificiellement les chiffres et maquiller le vrai malaise.

En second lieu, les arguments de la diversification du produit et de l’amélioration de la qualité du service, entonnés d’une façon récurrente par les responsables du tourisme ne font plus recette et cachent mal les vrais raisons derrière la régression de la destination et de la chute de ses performances et qui sont avant tout le manque de compétitivité de nos ressources humaines et particulièrement, les responsables chargés du marketing et de la vente, car pour convaincre un tour opérateur, il faut d’abord avoir de l’envergure, une excellente connaissance de son produit dans toutes ses spécificités et une audace à prendre les décisions qu’il faut dans les moments de crise ou de mévente pour convaincre les tours opérateurs de sa crédibilité et non de référer à la centrale pour la moindre des décisions.

A une question sur les destinations qui seront les plus en vue a l’avenir, le secrétaire général de l’Organisation mondiale du tourisme (Omt) a répondu que ce seront les destinations qui aligneront les meilleures compétences humaines. Une réponse simple mais ô combien lourde de signification. Commençons déjà par réformer cet aspect avant de s’attaquer aux problèmes structurels qui relèvent eux du long terme.

Des représentants locaux plus compétents

De larges économies d’échelle seront réalisées si on optait pour la stratégie de l’Office du tourisme de Dubaï qui, à défaut de compétences nationales idoines, a recouru au recrutement de représentants locaux choisis dans le milieu touristique sur chacun des marches cibles, d’une redoutable efficacité et capables de faire à eux seuls tout le travail des équipes que l’on voit dans nos représentations. Ce sont aussi ces individus qui sont derrière le succès commercial fulgurant de Dubaï.

Il faut se rendre à l'évidence que la vente d’un produit quel qu’il soit ne peut être confiée à des bureaucrates totalement déconnectés de la réalité du consommateur européen et des circuits de ventes.

J’espère que M. Houas a mis en place aussi une stratégie, des solutions pour résoudre cette problématique qui est pour beaucoup dans le déclin de notre tourisme.