Le 25e Marathon de la Comar a animé le centre-ville de Tunis, dimanche 17 septembre, dans une ambiance à la fois sportive, conviviale, festive et populaire. Les organisateurs ont eu l’heureuse idée de mettre l’accent sur deux thèmes fédérateurs: la jeunesse et l’environnement.


La présence, aux côtés de MM. Rachid Ben Yedder, Président du Groupe Amen, et Rachid Ben Jemia, Pdg de la Comar, de deux membres du gouvernement, MM. Samir Labidi, ministre de la Jeunesse, des Sports et de l’Education physique, et Nadhir Hamada, ministre de l’Environnement et du Développement durable, ainsi que des responsables de la ville de Tunis et de la Fédération tunisienne d’athlétisme (Fta), entre autres institutions dédiées au sport et à l’environnement, dénote l’intérêt qu’accordent aujourd’hui les pouvoirs publics à cet événement.

Une dimension internationale confirmée
Des athlètes venus du Maghreb, d’Afrique subsaharienne et même d’Europe et d’Amérique, ont pris part aux différentes épreuves programmées, aux côtés de simples coureurs du dimanche et amateurs de course à pied, sans parler des enfants et des athlètes handicapés. Ce qui a donné à cet événement une portée à la fois conviviale, festive et populaire
Le sport, qu’il soit olympique ou non, ne peut se concevoir aujourd’hui sans lien direct avec l’environnement. C’est tout naturellement donc que le Marathon de la Comar a choisi, lui aussi, de se mettre au vert.


Une autre idée de l'animation de la ville

Beaucoup de secteurs économiques, politiques et sociaux intègrent aujourd’hui la dimension environnementale dans leurs activités. La protection de l’environnement devient un atout marketing de taille. Le secteur de l’événementiel n’échappe pas à cette tendance et le concept d’éco-événement fait son chemin.
Depuis sa participation au Sommet de Rio, organisé par le Pnue, en 1992, le Comité international olympique (Cio) est devenu chef de file de la protection de l’environnement dans le domaine sportif. L’écologie devient, peu à peu, un centre d’intérêt important du Mouvement Olympique. Avec le sport et la culture, l’environnement est, depuis, la troisième dimension de l’Olympisme.
La préservation de l’environnement est un critère de plus en plus exigé lors de l’assignement des événements sportifs aux pays désirant les organiser.
A titre d’exemple, la première mission que la Fifa a assignée au pays organisateur de la Coupe du Monde 2014 est le respect du cahier des charges relatif à l’aspect écologique du tournoi.

Quelle adéquation chez nous?
En Tunisie, et à part quelques initiatives plutôt timides, œuvres d’associations ou d’institutions privées et publiques, la décision de mettre le Marathon international de la ville de Tunis sous le signe de la préservation de l’environnement est un sérieux pas franchi dans le long processus visant à atteindre une harmonie entre l’événement sportif, la noble mission écologique et la promotion de l’image de l’entreprise.


La foule à l'arrivée

Une symbiose qui n’est cependant ni évidente ni facile à réaliser, vu les implications d’une démarche éco-responsable dans l’organisation d’un événement sportif.
En effet, l'intégration de l’éco-responsabilité dans l’organisation d’un événement est complexe. Elle implique des modifications organisationnelles et une mobilisation différente des moyens humains, matériels et financiers.  
Beaucoup d’événements sportifs sont ouverts au grand public (marathons, raids...) ou mettent en place des activités pour tous (animation sportive...). Ces manifestations font passer le public du rôle de spectateur au rôle d’acteur. Dans le monde, certaines grandes manifestations sont construites uniquement pour le plaisir des participants, et n’attachent pas de grande importance aux résultats sportifs. L’événementiel sportif devient alors un simple outil où le résultat sportif est parfois inexistant.

Exigences inédites
La gestion administrative éco-responsable change l’organisation interne des locaux de l’entreprise parraine mais ne modifie pas en soi l’événement. Elle contribue à la bonne image ou à la cohérence d’une organisation «propre». L’administration sert souvent d’interface entre les parties prenantes et l’organisation, et il est donc important que celle-ci soit bien réfléchie.


Présence des jeunes athlètes subsahariens

Le fait est que l’éco-responsabilité d’un événement n’est pas encore un élément déterminant dans le choix du consommateur tunisien. Le sujet de l’événement, l’expérience vécue, le sentiment d’appartenance... sont des éléments bien plus importants que l’éco-responsabilité, qui est un «plus» que le consommateur ne va remarquer et apprécier que s’il est présent.
Par contre, la propreté de l’événement est un élément de «base» qui va être source d’insatisfaction en cas de pollution visible (grand nombre de déchet sur le sol).
Le souci de la nature incite toute activité humaine à prendre en compte l’environnement dans son organisation. Le monde de l’événementiel n’échappe pas à cette tendance même si cela n’a pour le moment que peu d’influence sur la fréquentation des manifestations.
L’organisation d’un éco-événement paraît complexe. C’est pourtant la méconnaissance ou l’absence de solutions «propres» ainsi que notre inhabitude des méthodes qui la rendent complexe.
Peu à peu, la maîtrise de cette démarche et les méthodes de travail établies ainsi que l’organisation d’un éco-événement ne deviennent pas plus compliqués qu’un événement «normal».
En assistant, dimanche 17 octobre, à la première manifestation sportive écolo de la Tunisie, nous nous trouveront certainement dans une phase «d’apprentissage» de la gestion des problèmes environnementaux mais qui bâtira la voie à une gestion durable et non seulement écologique qui n’est qu’un volet du développement durable.

M. T.

Résultats du Marathon Comar 2010
Epreuve principale (42,195 km)
Seniors Dames :

1- Amina Mhih (Maroc): 2h56’15’’
2- Abla Ben Adballah (Algérie): 3h02’03’’
3- Mahbouba Belgacem (Tunisie) : 3h08’44’’
Seniors Hommes :
1- Philip Makau Muia (Kenya): 2h28’51’’
2- Anthony Muthama Nzomo (Kenya):  2h37’04’’
3- Mokhtar Baccouche (Tunisie): 2h55’08’’

Les chiffres du succès:
2.365 participants, dont 98 étrangers.
14 pays représentés: Tunisie, Algérie, Maroc, Mauritanie, Syrie, France, Italie, Allemagne, Kenya, Espagne, Hongrie, Royaume-Uni, Etats-Unis d’Amérique, Autriche.

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