Une marche blanche s'est tenue, aujourd'hui, à Tunis, à la mémoire de Eya Abed, l'écolière de 13 ans, morte brûlée par son père. Non à la violence et non à l'oubli!
Par Zohra Abid
Des hommes et des femmes, vêtus en blanc, se sont rassemblés, jeudi 19 juin, vers 12h30, à la Place des Droits de l'Homme, à l'avenue Mohamed V, au centre-ville de Tunis. Ils ont emprunté, en silence, la bretelle droite de l'avenue pour se diriger vers le siège du ministère des Affaires de la femme, de la Famille, de l'Enfance et des Personnes âgées, à quelque 200 mètres de là, sur l'Avenue Habib Bourguiba.
Le choix de ce point d'arrivée n'est pas fortuit, car ce département, qui est chargé de la protection des enfants et des femmes, n'a pas cru devoir réagir au drame de Eya. Il a même brillé par son étrange indifférence, au moment où la société civile se mobilisait pour que la tragédie d'Eya ne se répète plus.
"Une bougie éteinte par des esprits obscures", lit-on dans la bannière.
On agitait le portrait d'Eya avec ce slogan, en arabe et en français, qui sonne comme un avertissement : «Nulle n'est à l'abri». Des pancartes et banderoles dénoncent les agressions et les violences à l'encontre des enfants et des femmes.
Eya, la collégienne de la Cité Ibn Khaldoun, banlieue populaire à l'ouest de Tunis, a été brûlée vive, un certain 28 mai 2014. Transportée au Centre de traumatologie et des grands brûlés de Ben Arous, elle est restée dans le coma près de 10 jours. Samedi 7 juin, vers minuit, l'enfant, dont le corps était brûlé au 3e degré, a rendu l'âme.
Lundi 9 mai, elle a été inhumée au cimetière Sidi Yahia à Bab Saâdoun. Qu'elle repose en paix!
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