Après avoir affirmé qu’il a un avis sur le niqab différent de celui du ministre des Affaires religieuses, le mufti de la république s’est, finalement, rangé sur ce même avis.
«Le niqab (voile intégral) n'est pas une obligation religieuse, ni une sunna (tradition) confirmée», a déclaré le mufti de la république tunisienne, Cheikh Hamda Saied, dans une déclaration publiée lundi 4 mai 2015, en citant plusieurs hadiths (dits) du prophète à l’appui de son affirmation. Se découvrir le visage pendant l'accomplissement des rites du «haj» (grand pèlerinage) et de la «ômra» (petit pèlerinage) est obligatoire, et ce malgré la mixité dans les lieux saints, a-t-il ajouté à l’appui de son affirmation. «Même si l'on admet que le port du voile intégral constitue une des libertés individuelles garanties par la constitution tunisienne, l'Etat est en droit de la restreindre quand il s'agit de la sécurité du pays et de la société», a encore soutenu Cheikh Hamda Saied. C’est exactement l’avis émis par le ministre des Affaires religieuses, Othman Battikh, qui avait déclaré à la presse qu'il est permis du point de vue de la charia et de la législation d'interdire le port du niqab dans l’espace public, si cela présente un danger pour la société, ajoutant que le port du niqab est une tradition observée dans certains pays et que l'islam n'a pas fixé de code vestimentaire ni pour l'homme ni pour la femme. En d'autres termes: Cheikh Saïed, comme tous les théologiens opportunistes de son espèce, sait changer d'avis au gré de l'air du temps et de la couleur du pouvoir en place. Et ne craint pas de se couvrir de ridicule en affirmant une chose et son contraire à des moments différents! I. B. Articles liés: |
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