Certains Tunisiens n’ont pas saisi toute la symbolique du viol de la jeune tunisienne par des policiers et sa «justification» par les islamistes! C’est le Tunisian way of life qui est visé par ces tenants d’un nouvel ordre moral.
Par Rachid Barnat
Quand on sait que le viol de la jeune femme, le 4 septembre, est commis par des fonctionnaires d’un Etat dominé par Ennahdha dont le programme«tourne autour» de la femme à laquelle ses hommes veulent imposer tous les interdits que prône le wahhabisme, il n’est pas impossible que le viol soit devenu une arme dissuasive utilisée par certains fonctionnaires «zélés», sympathisants d’Ennahdha ou surfant sur la vague islamiste hostile aux femmes qui refusent le port du voile et tout ce que celui-ci représente comme régression politique et sociale : une manière d’inciter les récalcitrantes à se voiler.
Rien n’étonne de la part ce gouvernement passif, laxiste et permissif… dès qu’il s’agit d’agressions à l’encontre de ses adversaires politiques!
Ridha Belhaj exige 4 témoins oculaires mâles!
Quand on se rappelle de l’appel, lancé par des imams salafistes, en pleine période électorale, au viol des femmes «nues» (celle que Marzouki nommera plus savamment de «safirat», qu’ils ont décrétées «halal» (licite!) pour le bon musulman, position que Rached Ghannouchi n’a jamais condamnée! Ou, encore, de la déclaration choquante de Ridha Belhaj, chef de Hizb Tahrir, parti extrémiste religieux légalisé par le gouvernement Ennahdha, rappelant que la chariâ exige que la jeune femme violée produise le témoignage de 4 témoins oculaires mâles de son viol pour que sa plainte soit recevable, cela envoie un message clair aux apprentis violeurs : ils peuvent désormais violer en toute tranquillité! La règle stupide rappelée par M. Belhaj doit conforter ceux qui refusent que la chariâ soit la référence pour notre constitution.
La perversion vient en partie de là, sans pour autant excuser l’incivisme des policiers impliqués dans cette honteuse affaire, ni leur manque de professionnalisme, leur rôle premier étant de protéger le citoyen et de veiller à sa sécurité et à celle de ses biens, et non le contraire!
Les responsables politiques islamistes au pouvoir ont créé, par leurs déclarations irresponsables et leur absence de réaction à la suite des abus contre les femmes enregistrés ces derniers mois, toutes les conditions qui mènent à ces dérives…, donnant à certains agents de l’ordre un permis d’abuser les Tunisiennes et d’aller jusqu’au viol!
Tout le monde a en mémoire le laxisme du gouvernement et les discours choquants tenus par Ghannouchi «encourageant» les salafistes dans leurs exactions! Puisque l’immunité leur est garantie quoi qu’ils fassent, car «ses enfants» lui rappellent avec émotion les élans vigoureux de son jeune âge, nous dit-il !
Et quoi que disent les hommes politiques sur cette grave affaire, ils ne peuvent se soustraire à leur responsabilité car l’exemple vient d’en haut! Faut-il rappeler que si la corruption a gagné et gangrené toutes nos administrations, c’est parce que l’exemple était donné à nos fonctionnaires par Zaba lui-même et sa famille !
Non seulement Ennahdha a volé la révolution des Tunisiens, en transformant le vote d’une partie d’entre eux en un permis pour changer les fondamentaux socio-culturels du peuple, mais le viol commis par les 3 policiers sur une jeune femme tunisienne, dont on se demande s’il ne restera pas une fois de plus impuni, est un peu l’image de toute la nation tunisienne, que M. Ghannouchi et «ses enfants» ne cessent de violer symboliquement depuis que les élections du 23 octobre 2011 leur ont accordé le pouvoir provisoire d’un an!
Un pouvoir usurpateur
Il est temps pour que ce pouvoir, usurpé ou du moins usurpateur, comprenne les limites qui lui sont assignées par les Tunisiens et ce qu’ils attendent (et n’attendent pas) de lui, au risque de se voir dégager, car il a trop fait de mal à la Tunisiens et, surtout, aux Tunisiennes!
Quand on sait que l’un des reproches faits à la jeune femme violée par deux policiers, pendant que le troisième immobilisait son fiancé, c’est d’avoir proféré des grossièretés et d’avoir blasphémé en mêlant le nom de dieu à ses cris de colère et de détresse, et qu’elle l’a bien «cherché» en s’habillant comme elle l’était, comme l’ont affirmé certains proches d’Ennahdha sur les réseaux sociaux, comme pour disculper les coupables et justifier leur acte ignoble..., on comprend mieux le programme «politique» derrière cette affaire:
- faire rentrer dans les rangs les femmes qui refusent de se voiler! Et quoi de mieux pour les obliger que de les terroriser en créant un climat d’insécurité autour d’elles pour que, de guerre lasse, les plus «récalcitrantes» finissent par céder à la pression;
- et ce serait un prétexte de plus pour justifier la loi contre l’atteinte au sacré que veut instaurer M. Ghannouchi et qui ouvrira la porte à tous les abus... et pourquoi pas au viol!
Il faut absolument que les femmes (et les hommes) tunisiens restent solidaires contre leur ennemi commun: l’extrémisme religieux dans toutes ses expressions.