Le Collectif Tunisien au Canada (Ctc) a rendu public, lundi, un communiqué dans lequel il demande au gouvernement canadien de «cesser de tergiverser dans le gel des avoirs des biens mal acquis».
Le Collectif dénonce le «manque de transparence» du gouvernement canadien «dans le gel des avoirs du clan Ben Ali et de leur restitution au peuple tunisien», ajoute-t-il.
Une loi canadienne sur le blocage des biens de dirigeants étrangers corrompus est entrée en vigueur le 25 mars 2011. Elle permet au Canada d’intervenir à la demande d’un Etat étranger pour bloquer temporairement les biens de ces anciens dirigeants étrangers ou des membres de leurs entourages.
Cette loi n’a pas encore été mise en application dans le cas des membres du clan Ben Ben, notamment Belhassen Trabelsi, réfugié au Canada depuis sa fuite de Tunisie, le 14 janvier 2011. Ce dernier n’a pas comparu, hier, devant la Commission de l’immigration et du statut du réfugié (Cisr), à Montréal, qui devait statuer sur son statut de résident permanent, dont il disposait depuis 2009, ainsi que celui de sa femme, Zohra Jilani Trabelsi et de ses deux filles. Ses avocats, qui se sont présentés à la cour, n’ont pas apporté de contre-arguments. La juge devrait donc rendre son verdict ultérieurement par écrit.
Pour bénéficier de ce statut, Belhassen Trabelsi doit prouver qu’il a résidé au moins 730 jours au cours des cinq dernières années prévoit la loi canadienne. Or, ce dernier n’a passé qu’à peine une vingtaine de jours avant son arrivée à Montréal en janvier 2011.
Une demande d’extradition à son encontre a été remise officiellement mercredi 18 avril par le chargé d’affaires de l’ambassade de Tunisie au Canada au représentant du ministère des Affaires étrangères du Canada. Sa lettre d’excuses au peuple tunisien, publié le 13 avril, par les médias tunisiens, ayant fait pschitt, le fuyard a déposé une demande d’asile politique auprès des autorités d’Ottawa. C’est le prochain combat judiciaire, étant entendu que sa demande de résident permanent a peu de chance d’être exaucée.
Belhassen Trabelsi est déjà condamné par contumace, en Tunisie, à 15 ans et deux mois de prison dans des affaires de corruption douanière et financière.
I. B.
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