tourisme sahara tunisie
L’essor du tourisme saharien doit beaucoup au développement de l’infrastructure hôtelière de la région de Tozeur, petite ville oasienne à la frontière de l’Algérie et au nord-est du Sahara. L’inverse est également vrai.


L’essor touristique de la région a commencé au début des années 1990, période durant laquelle le gouvernement a donné la priorité au tourisme international, finançant la construction d’un aéroport international à Tozeur pour désengorger la côte surpeuplée de la Méditerranée.

La première impulsion
Les investissements dans le secteur touristique, qui ont suivi cette première impulsion étatique, ont atteint environ 200 millions de dinars (environ 100 millions €) au cours des deux dernières décennies. Ils ont permis de construire des hôtels et des espaces d’animation et d’aménager des sites touristiques. Une enveloppe 5 millions de dinars (2,5 millions €) ont également été allouée, au cours de la même période,  à l’infrastructure dont l’aménagement des zones touristiques et la modernisation des routes et des pistes.
Le Fonds de protection des zones touristiques a investi pour sa part 6 millions de dinars (3 millions €) entre 1994 et 2010 pour préserver l’environnement naturel dans la majorité des zones touristiques, y compris celle de Tozeur.
Selon le site ‘‘tozeur.com’’ , la région est dotée d’une capacité d’accueil de 3.500 lits, répartis sur 18 hôtels et 5 résidences, dans la seule ville de Tozeur. S’y ajoutent, un certain nombre d’hôtels et de résidences dans les villes environnantes, notamment Nefta (30 km), Kebili (90 km) et Douz (90 km), cité oasiennes situées à la lisière  du désert.



Le temps des révisions

Tozeur «c’est aussi, irriguée par 200 sources, l’une des oasis les plus célèbres du monde. Elle abrite une splendide palmeraie de plus de 1.000 hectares avec 400.000 arbres. Un véritable coin de verdure entouré de dunes (erg) et de désert de pierre (reg)», écrit Claude Llena, enseignant-chercheur en sciences sociales, université Montepellier-III dans ‘‘Le Monde diplomatique’’. L’auteur, visiblement fasciné par le système économique oasien développé dans la région, ne tarit pas d’éloge qui ne tarit pas d’éloge pour «la production maraîchère (salades, blettes, carottes, bananes, dattes...) [qui] garantit l’équilibre alimentaire d’une population sédentarisée ; l’organisation agricole, centrée sur une utilisation raisonnable de l’eau, [qui] permet une production vivrière importante.» Selon lui, le tourisme, qui assure aujourd’hui des milliers d’emplois et des débouchés pour les producteurs locaux (agriculteurs, artisans, industriels…), risque de bouleverser le «fragile équilibre économique et social», qui caractérise la région.
Ce point de vue, que partagent aujourd’hui beaucoup de Tunisiens, mérite d’être entendu. Car il alerte les autorités locales sur la nécessité de préserver l’équilibre écologique et socio-économique de la région et incite à une réflexion sur une réorientation du tourisme saharien en général, aujourd’hui en crise, dans le cadre de l’étude stratégique sur le tourisme tunisien à l’orée de 2016 lancée cette année par la tutelle.  

Imed B.

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