Un rapport du Boston Consulting Group (Bcg), publié le 20 juillet et intitulé «The African Challengers: Global Competitors Emerge from the Overlooked Continent», classe la Tunisie parmi les huit pays africains baptisés «Lions d’Afrique», en référence aux Tigres asiatiques et aux pays du Bric.


Dans ce groupe figure aussi, aux côtés de la Tunisie, le Maroc, l’Egypte, la Libye et l’Algérie, en Afrique du Nord, et l’Afrique du Sud, le Botswana et Maurice en Afrique australe.
Les «Lions d’Afrique» représentent à eux-seuls 70% du produit intérieur brut (Pib) du continent, où ils jouent le rôle de locomotive, explique Patrick Dupoux, directeur associé au Bcg à Casablanca et co-auteur du rapport.

Les 40 challengers du continent

Les «Lions d’Afrique» sont ainsi désignés parce qu’ils abritent 35 des 40 «challengers» identifiés par le Bcg. Les «challengers» sont «les grandes entreprises africaines dont les performances et les ambitions démontrent la vitalité d’un continent aux réussites économiques encore souvent sous-estimées».
Entre 2003 et 2008, les revenus annuels de ce groupe d’entreprises ont augmenté de 24%, contre 11% pour les 500 entreprises du S&P, 9% pour les 225 entreprises du Nikkei et 10% pour les 30 entreprises du Dax.
Les «challengers africains» sont également plus rentables, avec une marge opérationnelle moyenne de 20%, contre 15% pour les S&P 500 et 10% pour les Nikkei 225 et les Dax 30.
Un investissement de 100 dollars US en novembre 2000 dans un hypothétique indice des «challengers africains» aurait augmenté de 25% par an et valu plus de 900 dollars en novembre 2009, contre 303 dollars pour un investissement similaire dans l’indice Msci des marchés émergents et 92 dollars pour un investissement dans le S&P 500.

Des leaders régionaux
«Une nouvelle génération d’entreprises africaines se développe sur la scène internationale. Ces nouveaux challengers africains se sont structurés, ils ont amélioré leur productivité et continuent de le faire, ils s’internationalisent, notamment par des fusions-acquisitions transfrontalières. Ils sont devenus des leaders régionaux», note M. Dupoux.
Invité par confrère ‘‘Les Afriques’’ (No 131, du 29 juillet au 29 septembre 2010) à comparer la Tunisie et le Maroc, un autre Lion d’Afrique, l’expert a expliqué: «Ce sont deux pays qui se ressemblent beaucoup, en termes de situation géographique, de ressources naturelles et de niveau de développement. Les deux pays poursuivent une politique de développement qui semble porter ses fruits.»

Imed B.

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