Les infrastructures routières étant le nerf du commerce et de l’économie d’une façon générale, surtout entre pays voisins, la Tunisie et la Libye y prêtent visiblement beaucoup d’importance et y coordonnent leurs projets. La convergence routière et ferroviaire est en marche.
C’est pour cette raison que les deux pays s’activent actuellement à moderniser l’infrastructure routière convergente des deux côtés de leur frontière commune. Côté tunisien, il est prévu la réalisation, pour un investissement global de 1,1 milliard de dinars tunisien (500 millions €), d’une autoroute Gabès-Ras Jedir (longue de 188 km). Préalablement à ce projet, le chantier du tronçon Sfax-Gabès de cette autoroute (155 km) a démarré en mars 2010 et devrait durer 36 mois.
Convergence routière
Côté libyen, l’organisme en charge des projets d’infrastructures a contracté le 3 août à la Société El Hani d’Entreprise, une joint-venture da la Libyan Holding Company for Development and Investment (filiale de l’Economic and Social Development Fund) et de l’allemande Strabag, pour la rénovation d’un tronçon de 210 km de la route côtière aboutissant à Ras-Jedir, à la frontière avec la Tunisie.
D’une valeur de 172 millions de dinars libyens (103 millions d’€), ce chantier doit durer 31 mois. Confié dans un premier temps à la Société générale des routes et ponts (Sgrp), le projet lui a finalement été retiré en raison du retard enregistré dans l’exécution du projet.
Les chemins de fer aussi
Par ailleurs la Libye ne devrait pas tarder à avoir une autoroute qui ferait la jonction avec celle venant de Tunisie. En tout cas, l’Italie s’est engagée en août 2009 à en construire une traversant le territoire libyen d’est en ouest, dans le cadre de sa réconciliation historique avec son ancienne colonie.
Mais l’«union infrastructurelle » tuniso-libyenne va également se faire par voie de chemin de fer. D’abord, Tunis et Tripoli ont conclu en mai 2008 (lors d’une visite du Premier ministre Mohamed Ghannouchi à Tripoli) un accord pour «la mise en place d’une ligne ferroviaire entre les deux pays». Ensuite, les autorités libyennes la construction d’un premier tronçon d’un réseau de chemin de fer libyen (totalisant 3.200 km de voie ferrée) long de 170 km entre Ras Jedir et Tripoli.
Avec la mise en place de toutes ces infrastructures, les conditions de voyage des Tunisiens et des Libyens dans les deux sens de la frontière entre les deux pays vont sans doute beaucoup s’améliorer. On espère qu’il en sera de même des échanges économiques bilatéraux, qui en deviendraient plus denses.
M. L.
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