Au lieu de s'immiscer dans les affaires intérieures de l'Egypte, l'ancien chef du gouvernement provisoire ferait mieux d'avouer ses propres erreurs et manquements et faire son autocritique.
Par Moez Ben Salem
Je viens à peine de rentrer au pays, après 15 jours d'absence, et voilà que je lis une déclaration de Hamadi Jebali, secrétaire général d'Ennahdha, qui manquerait de peu de me faire tomber à la renverse!
En effet, l'ancien Premier ministre affirme qu'il «s'inquiète par rapport à la situation des droits de l'homme en Egypte»!!
Si ma mémoire est bonne, Hamadi Jebali ne s'était pas inquiété outre-mesure de la situation des droits de l'homme en Tunisie, durant son mandat à la tête du gouvernement, lorsque:
- le 9 avril 2012, des milices à la solde du parti islamiste Ennahdha, dont il est le secrétaire général, ont tabassé de paisibles citoyens, venus commémorer un événement historique;
- des barbus se sont attaqués à la Faculté des Lettres de la Manouba, empêchant le déroulement des cours et agressant étudiants, enseignants universitaires et même le Doyen;
- Habib Kazdaghli, doyen de ladite Faculté, a été attaqué dans son propre bureau par 2 niqabées, qui l'ont poursuivi en justice, avec la tacite approbation du très controversé ministre de l'Enseignement supérieur de l'époque, Moncef Ben Salem;
- une jeune femme s'est faite violer par 3 policiers et s'est retrouvée au banc des accusés;
- un homme, Jabeur Mejri, a été condamné à 7 ans et demi de prison pour avoir exprimé ses opinions religieuses sur sa page Facebook;
- des hordes d'extrémistes fanatisés ont agressé, en toute impunité, des journalistes, des universitaires, une ambassade, ainsi que des citoyens tunisiens de tous bords;
- des fillettes de 5 ans ont été obligées de porter des accoutrements ridicules cachant leur corps de la tête aux pieds;
- des élus de son propre parti ont lancé des appels au meurtre, sans être inquiétés;
- le regretté Lotfi Nagdh, père de 5 enfants, s'est fait lyncher par des criminels à la solde des islamistes et que son ministre de l'Intérieur Ali Larayedh, son successeur au Palais de la Kasbah, s'est permis de prétendre que la mort était naturelle;
- les habitants de Siliana se sont fait «canarder» à la chevrotine, pour avoir osé réclamer le départ d'un gouverneur incompétent...
Et la liste est très longue...
Plutôt que de s'immiscer dans les affaires intérieures d'un pays souverain, Hamadi Jebali, ferait mieux de faire un mea-culpa et de soulager sa conscience!
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