Accueil » Adel Mothéré n’est plus : La voix de l’amitié s’est tue

Adel Mothéré n’est plus : La voix de l’amitié s’est tue

Adel-Mothere

La famille médiatique et artistique a perdu, hier soir, une autre de ses prestigieuses figures : le journaliste et animateur radio Adel Mothéré.

La nouvelle est tombée dans la soirée du mardi 5 avril 2016 : Adel a été terrassé par une crise cardiaque. Il avait 62 ans.

L’homme, qui a fait toute sa carrière à la Radio Tunisienne Chaîne Internationale (RTCI), où il était entré au début des années 1980, était malheureux et ne comprenait pas les raisons de son limogeage de la RTCI, il y a un peu plus d’un an, par une direction soucieuse de faire table rase du passé et d’instaurer une nouvelle légitimité.

Il a certes réussi à maintenir le contact avec la vie artistique en assurant une fonction de chroniqueur culturel au quotidien ‘‘La Presse’’, mais Adel était malheureux et il le disait à ses amis, sans se départir de ce sourire généreux et de cette qualité qui le fait tant aimer et apprécier de ses amis et collègues : son optimisme. Privé de micro, son compagnon d’une vie et sa raison d’être, il a été pour ainsi dire asphyxié, étouffé, réduit au silence, mais cela ne l’a pas rendu triste pour autant.

En cette douloureuse circonstance, sa collègue Donia Chaouch, qui l’a côtoyé deux décennies durant dans les studios de RTCI, a écrit: «Adel s’en est allé, et avec son départ, c’est tout un pan de l’Histoire de RTCI qui s’écroule… Il est difficile d’admettre qu’un être cher nous quitte pour toujours en nous laissant en proie à une peine immense. Nous conserverons le souvenir de cet être si chaleureux, si généreux, si lumineux… Repose en paix grand frère, tu resteras à jamais vivant dans nos cœurs.»

Chaleureux, attentionné, amical et tendre, Adel savait, en effet, mettre à l’aise tous ses interlocuteurs, valoriser ce qu’ils ont de meilleur et les mettre sur un piédestal.

Curieux, cultivé, mélomane, cet hispanisant qui maîtrisait parfaitement aussi le français et l’arabe, aimait la musique et se passionnait pour la poésie et le théâtre qu’il pratiquait, dans le cadre de la salle El-Hamra, avec ses amis, la comédienne Leila Toubel, et le metteur en scène feu Ezzeddine Gannoun, décédé il y a un peu plus d’un an.

Hier soir, ce fut au tour de Adel de tirer sa révérence. Le rideau est tombé. Tunis est, aujourd’hui, triste, accablé par la perte de deux de ses plus vaillants enfants en quelques heures d’intervalle : le poète Mohamed Sghaier Ouled Ahmed et le chroniqueur culturel Adel Mothéré.

Paix à leur âme!

I. B.

Donnez votre avis

Votre adresse email ne sera pas publique.