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Mohammed Shohayet, le Aylan birman, rattrapé par la mort

Face contre terre et dans la boue, un enfant réfugié Rohingya de 16 mois, Mohammed Shohayet, a été retrouvé mort. L’image fait le tour du monde…

Sa famille fuyait le massacre de la minorité musulmane dans l’Etat birman de Rakhine.

Dans cette lutte pour la survie, à laquelle il n’a pas eu droit, Mohammed Shohayet a également perdu sa mère, son oncle et son frère, âgé de trois ans.

Seul rescapé, le père de Mohammed Shohayet, Zafor Alam, raconte à Rebecca Wright de CNN, sa tragédie personnelle et le drame d’un groupe ethnique dont peu de médias parlent et dont le monde ignorerait même l’existence.

Montrant la photo de son fils Mohammed gisant dans la boue, Zafor Alam déclare: «Lorsque je vois cette photo, je me dis qu’il vaut mieux que je meurs. A quoi pourrait-il servir que je continue de vivre dans pareil monde?»

Cette photo de Mohammed présente des similitudes avec celle de l’enfant syrien Aylan Kurdi, retrouvé mort sur une plage turque en septembre 2015, après avoir tenté, accompagné de ses parents, de fuir la guerre civile en Syrie. Les conflits que les deux enfants ont laissés derrière eux sont différents, mais le désespoir de leurs familles et de leurs fuites sont bien trop familiers.

Les Rohingyas musulmans sont une des minorités confessionnelles les plus persécutées au monde… Et cela dans le pays d’Aung San Suu Kyi, la lauréate du Prix Nobel de la Paix en 1991!

Le père Zafor Alam accuse la Prix Nobel de la Paix Aung San Suu Kyi.

D’ailleurs, Zafor Alam accuse la femme d’Etat birmane, aujourd’hui ministre des Affaires étrangères de son pays et porte-parole de la présidence birmane, de complicité: «Lorsque les élections ont eu lieu à Myanmar [en 2012, ndlr], je pensais, étant donné qu’Aung San Suu Kyi a gagné, que cela allait être bénéfique pour nous. Or, il s’est avéré que le rêve d’une meilleure vie et la réalité à laquelle nous sommes confrontés sont deux choses tout à fait différentes. Depuis qu’elle est au pouvoir, rien n’a changé. Nous subissons la même persécution. Aung San Suu Kyi et les militaires veulent tout simplement éliminer les Rohingyas de l’Etat de Rakhine», accuse Zafor Alam.

Marwan Chahla

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