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Corruption ordinaire à l’aéroport de Tunis-Carthage

La corruption est tellement banalisée en Tunisie, y compris dans les aéroports, que rares sont les citoyens qui s’en disent choqués. 

Cela s’est passé dans la matinée du dimanche 2 avril 2017, à l’aéroport de Tunis-Carthage, plein de monde avec une foule inhabituelle de compatriotes se rendant à la Mecque.

L’auteur de ces lignes est allé accompagner un parent qui quittait Tunis. A notre arrivée à l’aéroport, 3 bureaux étaient ouverts pour l’enregistrement des passagers du vol. Alors que ce parent était dans la queue attendant son tour, je me suis mis sur le côté (hors des files d’attente), le temps qu’il finisse les formalités.

Comme moi, sur le côté, attendaient une dame accompagnée de 2 jeunes filles. Leurs bagages comprenaient 3 grosses valises. Elles semblaient attendre quelqu’un.

Effectivement, au bout d’une minute, un agent de police en uniforme se pointe. Après les avoir saluées, il les emmène à un bureau d’enregistrement libre qui juxtapose les 3 autres. Il pèse les 3 valises. Le voyant lumineux, bien visible des passagers, indiquait des poids de 32 kg et plus pour les 3 valises, dépassant ainsi de loin le poids maximum de 20 kg autorisé par la compagnie.

Après avoir effectué cette pesée, le policier laisse les passagères et va parler à un agent qui se trouvait à l’autre côté de la salle.

Après cet échange, ce dernier quitte la salle pour rentrer dans le local des bureaux du personnel administratif et technique. Une minute après, il revient accompagné d’un autre agent.

Le nouvel agent quitte le groupe pour se rendre dans le hall d’enregistrement principal. Deux minutes après, il revient accompagné d’une employée de la compagnie aérienne, elle aussi en uniforme.

En présence du groupe (c’est à dire les 3 voyageuses, le policier, l’agent du hall d’enregistrement et l’agent de bureau), cette employée met en marche le système informatique et procède à l’enregistrement des 3 passagères ainsi que de leurs bagages sans leur demander quoi que ce soit pour l’excès du poids des bagages. Après quoi, l’employée ferme l’ordinateur et chacun part de son côté.

Là, je me suis rendu compte que je venais d’assister à un acte minable de corruption qui a mobilisé 4 fonctionnaires en exercice, dont un policier, dans le but mesquin de faire éviter aux passagères (probablement proches à ce dernier ou munies d’une recommandation) de ne pas faire la queue comme tous les autres passagers et, surtout, de ne pas s’acquitter de leur dû : les frais d’excès de bagage.

I. B.

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