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La rage en Tunisie : Une menace venue de partout

La situation en matière de rage en Tunisie est inquiétante voire dramatique, estime l’auteur de cette tribune, médecin vétérinaire de son état.

Par Dr Mohamed Nejib Bouslama *

Je voudrais d’abord féliciter les actifs au service d’urgence au dispensaire d’Hammamet, notamment ceux qui s’occupent des personnes mordues ou ayant été en contact avec un animal enragé ou suspect de rage, étant donné que j’en étais un depuis une dizaine de jours, dans le cadre de mes obligations professionnelles, et je suis témoin de leur bonne prestation et de la qualité du service qu’ils assurent.

La situation peut être qualifiée d’inquiétante, surtout quand on voit des chiens et des chats partout dans Hammamet et un citoyen à portée de morsure, y compris sur la plage où des enfants ont déjà été mordus.

Cette situation peut même être également qualifiée de dramatique dans la mesure où elle ne semble pas interpeller ni inquiéter les autorités locales.

Quand on vous dit que durant les mois de juillet et août, environ deux personnes par jour subissent des traitements «post contact» avec un animal suspect de rage ou enragé qui se volatilise dans la nature pour aller contaminer d’autres personnes, il y a de quoi s’alarmer. Sans parler des chiens errants en zones rurales qui se déplacent maintenant en meutes entières à l’affût des enfants prenant le chemin de l’école ou des adultes sur le chemin du travail ou de retour chez eux.

Il faut multiplier les campagnes de vaccination des chiens et des chats. 

S’il ne m’appartient pas de donner des directives à ce sujet, mon devoir, en tant que citoyen médecin vétérinaire, est d’attirer l’attention des responsables et des élus locaux sur la nécessité de se pencher sérieusement sur cette problématique qui menace la santé publique vétérinaire et l’économie nationale, sachant que les traitements en post morsures coûtent à l’Etat environ trois millions de dinars par an.

Et ne rappellera jamais assez que la rage est une maladie MORTELLE et qu’elle TUE.

A bon entendeur…

* Médecin vétérinaire.

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