Dans un entretien avec ‘‘Paris Match’’, Mme Selma Elloumi-Rekik, ministre du Tourisme et de l’Artisanat, évoque la hausse des chiffres de fréquentation touristique et souligne la nette reprise des principaux marchés notamment européens.
Par Imed Bahri
«Cette année, on a constaté une réelle reprise. Par rapport au cinq premiers mois de l’année dernière, la fréquentation touristique a augmenté de 23 % et de 54 % pour les Européens, ce qui nous amène à dire que la Tunisie a enfin retrouvé le niveau de 2010», a indiqué la ministre, qui a souligné le retour de la confiance et de la sécurité et la compétitivité de l’offre tunisienne par rapport aux autres destinations de la région méditerranéenne.
«Même si les Français reviennent avec +40% cette année par rapport à l’an dernier, les Allemands, les Russes, les Polonais et les Algériens sont de plus en plus nombreux à profiter de nos 1.200 kilomètres de côtes. Les touristes chinois, toujours plus nombreux eux aussi, sont séduits par la richesse de notre longue histoire et de notre patrimoine, fort de 40.000 sites historiques phéniciens, romains ou byzantins. La conquête de nouveaux marchés nous a amenés à redéployer notre dispositif de formation en direction de nouvelles filières, dont la maîtrise des langues étrangères et des arts culinaires», a expliqué la ministre.
Mme Eloumi-Rekik a cependant admis que la qualité des services au niveau de toute la chaîne touristique, souvent décriée par les professionnels et les clients, «demeure l’une des préoccupations majeures» dans la stratégie de réforme du secteur. Parmi les chantiers de cette réforme, la responsable a évoqué «le reclassement des hôtels, de manière à harmoniser la qualité avec le nombre d’étoiles des établissements et la mise en route d’un nouveau label de qualité avec l’Union européenne.»
Le rôle de Mme Elloumi-Rekik dans le travail de relance du tourisme tunisien est à saluer. Ce rôle s’est traduit par la reconquête des marchés traditionnels, la diversification des marchés ciblés et l’amélioration du produit qu’offre la destination Tunisie notamment avec les implantations successives de grandes chaînes hôtelières ayant construit de nouvelles unités.
De même, le fait que Mme Elloumi-Rekik soit à la tête de ce ministère de services, chapeautant un secteur vital pour l’économie du pays, depuis février 2015, est positif pour le département du Tourisme car cette continuité lui a donné un gage de stabilité.
Cette stabilité à la tête du ministère du Tourisme lui a, en effet, permis de gagner en efficience ce qui malheureusement n’a pas été le cas dans d’autres départements ayant subi beaucoup de changements à leur tête en l’espace de si peu d’années.
Sur un autre plan, il est important de distinguer entre les prises de position de Mme Elloumi-Rekik au sein de Nidaa Tounes et sa proximité de Hafedh Caïd Essebsi, son secrétaire exécutif, et son travail à tête du département du Tourisme qui commence à donner ses fruits.
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