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Tunisie : Al-Joumhouri estime que Kaïs Saïed a échoué à faire face à la crise

Issam Chebbi.

Le parti Al-Joumhouri met en garde contre la concentration du pouvoir entre les mains du président de la république et les nominations dans l’administration basées sur la loyauté envers lui, reproches que beaucoup d’analystes, y compris parmi les partisans de Kaïs Saïed, adressent à ce dernier.

Dans un communiqué publié dimanche 6 mars 2022, le parti Al-Joumhouri a appelé à l’organisation d’un «dialogue national inclusif», c’est-à-dire incluant Ennahdha et la Coalition Al-Karama, rejetés par plusieurs formations libérales ou de gauche, et à la formation d’un «gouvernement de salut national» pour sortir la Tunisie de la crise. Car, selon lui, «l’autorité du 25-Juillet», par allusion aux mesures d’exception annoncées par le président Kaïs Saïed le 25 juillet 2021, n’a pas réussi à faire face à la crise à tous les niveaux et à freiner les prix, la corruption et la spéculation.

Par ailleurs, le parti regrette, à juste titre, l’absence de vision pour mobiliser les ressources de l’Etat et relancer les moteurs de l’économie nationale, estimant que le «dialogue national inclusif» auquel il appelle est «une opportunité unique de sortie de crise actuelle» et réitérant son soutien à l’initiative de la coordination des partis sociaux-démocrates. «Il faut intensifier les consultations et créer un climat politique propice au lancement de ce dialogue et former un gouvernement de salut national», a-t-il estimé.

Le parti conduit par Issam Chebbi, qui s’inscrit dans une ligne d’opposition frontale au président Kaïs Saïed, quitte à s’allier au parti islamiste Ennahdha, qu’il avait longtemps accusé d’être responsable de la décennie de mal-gouvernance ayant conduit la Tunisie à la crise actuelle, juge également nécessaire d’assurer la reprise du processus constitutionnel, de s’accorder sur des réformes politiques urgentes et d’organiser des élections générales selon une feuille de route claire.

Al-Joumhouri a enfin mis en garde contre la concentration du pouvoir entre les mains du président de la république et les nominations dans l’administration basées sur la loyauté envers lui, reproches que beaucoup d’analystes, y compris parmi les partisans de M. Saïed, adressent à ce dernier, qui n’écoute que ce qu’il dit lui-même et s’enferme dans le déni de la réalité, donnant ainsi du grain à moudre à ses opposants.

I. B.

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